Yamadera : le temple aux 1015 marches de Yamagata
Remove the row
Column: 1
Lorsque l’on prépare un voyage, on note différents lieux en ayant une idée plus ou moins précise de ce qui nous y attend.
Le temple Yamadera fait partie de ces endroits que j’ai notés sans trop m’y attarder et qui m’ont impressionné une fois sur place.
Je ne sais même plus où et comment je l’ai trouvé, mais une chose est sûre : je pensais qu’on allait « passer par là », le temple étant sur notre route entre la préfecture de Fukushima et la préfecture de Miyagi, et qu’on partirait une heure plus tard, au maximum.
C’est exactement la même chose que j’avais vécue avec le temple Guinsa en Corée du Sud en 2022 : je pensais trouver un énième temple duquel on peut faire le tour assez rapidement, et j’ai finalement découvert un temple à flanc de montagne qui nous plonge dans un univers hors norme.
Le Yamadera est totalement différent du temple Guinsa, mais il est tout aussi inattendu que ce dernier. Pour l’admirer, il faudra fournir l’effort de pas moins de 1015 marches, en pleine forêt, s’offrant au passage une vue imprenable sur la vallée qui lui fait face.
Column: 2
Véritable coup de cœur de ce voyage d’un mois au Japon pendant l’été 2023, je vous emmène avec moi aujourd’hui à la découverte du temple Yamadera.
Le temple Yamadera et ses 1015 marches
Littéralement « le temple de la montagne », le Yamadera est aussi connu sous le nom Risshaku-ji, « le temple des rochers debout ». Construit en 860, le Yamadera est constitué de plusieurs dizaines de pavillons et on les découvre un par un le temps d’une marche grimpante qui prend départ dans la ville éponyme.
Connue pour avoir été une source d’inspiration pour le célèbre poète Basho Matsuo, qui écrivit l’un de ses plus beaux haïkus suite à sa visite du temple en 1689, la visite du temple Yamadera est, à l’image du Kotohira-gu à Shikoku, un pèlerinage en elle-même.
On accède au sommet en se déchargeant, marche après marche, de tout ce qui bouillonne dans nos têtes, pour finir sur la plateforme d’observation où la vue ne peut que nous laisser bouche bée.
Au-delà de ses nombreuses marches, de ses différents pavillons parsemés, et de sa vue finale, le Yamadera possède encore une autre caractéristique remarquable : les formations rocheuses de ce mont sacré créant, entre autres, de magnifiques grottes naturelles.
Toute la partie du temple qui se trouve en bas de la montagne est en libre accès. On y trouve différents bâtiments, toriis et petites boutiques pour acheter des glaces (voyager au Japon en été, c’est accepter d’avoir chaud !).
La montée commence à la porte principale, Sanmon, après avoir payé les 300 yens d’entrée (un peu moins de 2 euros).
C’est alors le début d’une montée d’environ trente minutes où l’on traverse une forêt d’arbres immenses. Ces derniers sont plus qu’appréciables en été, puisqu’ils nous permettent de grimper sans trop souffrir de la chaleur.
De nombreuses petites statuettes bordent le chemin, nous faisant penser sans mal à la première vue du Voyage de Chihiro, lorsque le père de la protagoniste emprunte le sentier les emmenant face au mystérieux tunnel.
Nous arrivant ensuite face à une grande falaise dans laquelle on distingue des gravures religieuses : nous voilà à quelques pas de la porte Niōmon, nous sortons alors de la forêt pour découvrir le panorama environnant, et c’est une claque !
Une fois en haut, on se disperse facilement : d’un côté nous attend la plateforme d’observation, de l’autre le bâtiment principal du temple.
Dans tous les cas, nous faisons le tour en profitant pleinement du lieu qui est loin d’être de crouler sous le tourisme.
Comme un peu partout où nous sommes allés lors de nos 3 semaines dans le Tohoku, le Yamadera a beau être très connu et très populaire au Japon, il n’en reste pas moins un lieu où peu de voyageurs étrangers se rendent.
Autour du temple
Le Yamadera étant un temple niché en pleine nature, les circuits de randonnée ne manquent pas. On y trouve donc facilement différents spots naturels qui raviront les amoureux de beaux paysages.
En vrac, et de manière non exhaustive, voici quelques lieux que j’ai trouvés en fouillant par-ci par-là :
- Les falaises Banji-iwa et la cascade Anetaki non loin
- Le circuit de randonnée des cascades Nunobiki qui parcourt les différentes cascades autour de la gare d’Omoshiroyama-Kōgen
- Le temple Senjuin et sa superbe grotte Minenoura Tarumizu Iseki
De manière plus large, si vous êtes véhiculés (et je vous encourage vivement à louer une voiture au Japon pour découvrir le Tohoku !), vous trouverez dans la préfecture de Yamagata les célèbres Ginzan Onsen et Trois Monts Dewa, ces derniers doublant le nombre de marches : on passe ici à 2 446 marches ! Le Yamadera se fait tout petit à côté des Trois Monts Dewa…
Pour plus de détails sur ce coin du Japon, rendez-vous sur mon article dédié à la préfecture de Yamagata.
Yamadera : bon à savoir
- Nous sommes arrivés aux pieds de la montagne entre 9h et 10h, et nous en sommes descendus un peu après midi. La faim ayant envahi notre esprit, nous avons déjeuné au Shinkeibo, un restaurant spécialisé dans les nouilles au sarrasin. Nous y avons dégusté un grand plateau chacun accompagné d’une bière pour seulement 1960 yens, soit à peine plus de 12 euros pour deux. Le lieu est tenu par une personne âgée très accueillante.
- Contrairement à la grande majorité des différents lieux du Tohoku que je vous présente, le Yamadera est très facilement accessible en train. Vous pouvez rejoindre la Yamadera Station par la ligne JR Senzan. La gare est à seulement quelques minutes de marche du temple, ce qui rend l’accès vraiment très simple.
- Les horaires d’ouverture du Yamadera sont de 8h à 17h entre mars et novembre, et de 8h30 à 16h de décembre à février. Attention, certaines parties sont fermées pendant la période hivernale à cause de la neige.
- Au sommet du Yamadera, la présence d’une boîte postale a attiré notre attention, d’autant plus que celle-ci est réellement en service ! Parait-il qu’un homme à la soixantaine passée vient y récolter le courrier 5 jours par semaine.
Je conclurai cet article sur le fait que le Yamadera est l’une des plus belles découvertes de tout ce séjour au Japon à l’été 2023. Aux côtés des trésors de la péninsule de Shimokita, dans la préfecture d’Aomori, et de la ville de Morioka et son Sansa Odori, dans la préfecture d’Iwate, le Yamadera fait partie de mes coups de cœur du Tohoku. Si je ne devais vous conseiller que quelques lieux dans le Tohoku, vous comprenez que c’est ceux-ci que je vous recommande.
Si vous cherchez à découvrir un Japon hors des sentiers battus, loin des foules des grands « incontournables » que sont Kyoto, Miyajima et compagnie, vous êtes ici au bon endroit.
Le Yamadera est clairement le genre de lieu que j’adore dans un voyage : j’ai beau aimé préparer mes voyages à l’avance, j’aime par dessus tout les surprises comme celle-ci.
Et vous, vous avez déjà monter les 1 015 marches du Yamadera ?
toujours un plaisir de lire vos articles qui me font voyager dans ce beau pays. Merci