Michi-no-Eki : les aires routières japonaises

Michi-no-Eki : les aires routières japonaises

Michi-no-eki, Japon

Les michi-no-eki sont des aires routières que l’on trouve un peu partout au Japon.

Pratiques pour une pause déjeuner lors d’un road trip à la journée, le temps d’une excursion au Mont Fuji depuis Tokyo par exemple, elles sont surtout très utiles pour les voyageurs qui réalisent de gros road trip, comme nous l’avons fait pendant ces 3 mois en van aménagé au Japon.

Je ne connaissais absolument pas l’existence des michi-no-eki avant d’arpenter les routes japonaises. Pourtant, j’avais écumé pas mal d’articles et de forums à la recherche d’informations pour savoir où se poser la nuit avec le van, et je n’avais rien trouvé !

C’est lors du retrait de notre van chez Japan by Van que nous avons appris l’existence des michi-no-eki, et ce fut un gros soulagement : une solution gratuite et légale !

Cet article vient donc remédier à un manque de documentation française sur le sujet : les michi-no-eki, ces aires routières bien pratiques au Japon.

Pour compléter cet article, je vous invite à lire mon guide pour louer une voiture au Japon.

Qu’est-ce qu’une Michi-no-eki ?

Préfecture de Shizuoka

Les michi-no-eki ne sont pas de « simples aires routières », comme chez nous en France.

Elles sont bien plus au Japon : véritable lieu de rencontre et de repos, on trouve y toujours au minimum des toilettes (très propres, que ce soit dans un coin reculé ou non), des distributeurs, un petit magasin où sont vendues les spécialités locales et la grande majorité du temps, un ou plusieurs restaurants.

Dans certaines michi-no-eki on trouve également des onsen ou des sento, et bien plus rarement, mais ça arrive parfois, des douches. Il y a souvent des stands artisanaux sur les michi-no-eki pour promouvoir les producteurs locaux et il y a aussi, parfois, de petites expositions sur les spécialités locales.

La grande majorité des michi-no-eki possède son propre site vitrine, malheureusement full japonais (mais vive les logiciels de traduction), où sont recensés tous les services qu’elle propose.

Les michi-no-eki sont très utilisées au Japon. Il est donc rare d’être seuls sur place, même dans les coins les plus reculés.

En général, si vous êtes sur une michi-no-eki proche d’un lieu plutôt touristique comme la ville de Kyoto, le parking aura des chances d’être bien rempli ; si vous êtes sur une michi-ni-eki difficile d’accès, vous serez peut-être un ou deux sur place.

Mais pour avoir fait plus de 40 michi-no-eki différentes sur 3 mois, je peux vous dire qu’il est quand même assez rare d’être tout seul, même si ça nous est déjà arrivé. La raison est simple : les japonais sont beaucoup sur les routes !

Trouver une michi-no-eki

Vous trouverez toutes les michi-no-eki et leur localisation sur le site officiel (l’utilisation d’un traducteur est nécessaire).

 

Il vous suffit de choisir votre préfecture et une carte apparaît. Une fois que vous avez choisi votre michi-no-eki, vous pouvez directement cliquer sur l’option Google Maps pour lancer l’itinéraire.

 

À savoir : certaines michi-no-eki ne s’affichent pas sur le site officiel. Je ne sais pas pourquoi, mais ça arrive. Vous pouvez donc aussi inscrire « Road side station » sur Google Maps pour en trouver d’autres.

 

Je vous conseille de faire les deux, afin d’avoir le plus de choix possible avant de prendre une décision ; car Google Maps n’affiche pas la grande majorité des michi-no-eki. Les deux méthodes sont donc complémentaires.

Vos alliées pour votre road trip au Japon

vue depuis le van

Au-delà de vous permettre de dormir gratuitement et en toute légalité avec votre van, les michi-no-eki sont aussi vos meilleures alliées pour réussir votre road trip au Japon, et ce pour une raison : les panneaux informatifs qu’elles proposent !

Sur chaque michi-no-eki vous trouverez un panneau informatif avec une petite carte du coin et la liste de tous les points d’intérêts qui se trouvent à proximité. C’est ainsi que nous avons pu découvrir les trésors des différentes préfectures sur le tas : cascades, points de vue, château … Sans ces panneaux, nous serions bien évidemment passé à côté de tous ces coins secrets !

Bien évidemment ces panneaux sont full japonais. Il faudra donc vous munir d’une application de traduction et d’une carte sim de chez Vivre le Japon pour pouvoir les traduire.

Les michi-no-eki ont véritablement rythmé notre road trip : le matin nous nous levions, nous allions voir ce fameux panneau. Si quelque chose nous intéressait, on allait le chercher, si rien ne nous intéressait, on continuait notre route vers la michi-no-eki du soir, sélectionnée pendant le petit-déjeuner, et on s’arrêtait sur la route au grès de nos envies.

On sélectionnait 2 ou 3 michi-no-eki le matin et on décidait dans l’après-midi, en fonction de notre avancée, où nous nous poserions le soir.

Nous les sélectionnions selon plusieurs critères :

  • Leur proximité avec la route : si une grande route passe à côté, on next, trop bruyant !
  • Leur localisation : si elle est perdue dans les montagnes où il fait -8 le soir, non merci, on va cailler
  • Leurs services : y’a un onsen ?! on y va !

Tout cela amenait chaque jour de l’inconnu et des surprises.

Nous découvrions le matin le « programme » du jour, et nous choisissions nos déplacements en fonction des différentes michi-no-eki que l’on pouvait trouver le soir.

On dort bien sur une michi-no-eki ?

michi-no-eki fuji

Je vous vante les michi-no-eki depuis quelques lignes, mais vous vous posez surement une question depuis que je vous ai dit qu’il pouvait y avoir beaucoup de monde sur une michi-no-eki : est-ce qu’on y dort bien ?

Et la réponse est … ça dépend !

Si vous choisissez vos michi-no-eki comme nous, en faisant attention à sa proximité avec la route, vous pourrez trouver des michi-no-eki bien reculées où, parfois, vous ne serez que quelques-uns sur place. Dans ces cas-là, le bruit est plutôt moindre.

Si vous choisissez vos michi-no-eki au hasard, vous risquez d’avoir de mauvaises surprises. Certaines sont vraiment collées à une route à grande vitesse, et les parkings peuvent facilement proposer 300 places. De quoi se mettre des balles dans le pied pour dormir sans bruit.

Dans tous les cas : boules quies obligatoires. Et ce pour deux raisons :

  • Les japonais sont très matinaux. Ne vous étonnez pas si vous vous faites réveillés à 6/7h par une musique émise dans tous les haut-parleurs de la michi-no-eki …
  • Les japonais n’éteignent pas leur moteur. Hiver, été, printemps, automne, rien à faire. Un coup c’est pour la clim, un coup pour le chauffage, quelle que soit la saison il y a « une raison ». Donc vous entendrez constamment ce doux bruit de moteur autour de vous.

Il faudra donc bien faire attention à une chose : se garer loin des places réservées au camion ! Car s’il y a des moteurs bien bruyants, ce sont ceux-là.

Je vous racontais justement dans mes anecdotes de voyage cette nuit sombre où un camion s’est octroyé le plaisir de ne pas se garer à sa place réservée et est venu se coller à nous sans jamais éteindre son moteur …

En bref, attendez-vous à passer des nuits plus difficiles que d’autres à bord de votre van. Bien qu’il y ait parfois de bonnes surprises, il faudra tout de même s’habituer à dormir avec du possible bruit constant. N’oubliez donc pas vos boules-quies !

Il y a d’ailleurs eu de nombreux ratés : nous arrivions sur une michi-no-eki qui nous paraissait plutôt sympathique, puis sur place nous découvrions un immense parking rempli de camion. On faisait parfois plusieurs heures de route pour en trouver une autre. Ça nous est d’ailleurs déjà arrivé de faire quelques heures de route pour une seconde option, qui est finalement moins bien que la première … nous retournions donc à la première, ou nous en cherchions une troisième. Parfois on était au bord du craquage à cause de la route et de la fatigue, mais un bon sommeil n’a pas de prix !

Nos meilleures Michi-no-Eki

Avec toutes les michi-no-eki que nous avons essayé le long de notre itinéraire pour 3 mois au Japon, je peux vous faire une petite sélection de nos préférées :

  • Kaki : notre toute première michi-no-eki. Située non loin de Koyasan, elle se trouve non loin du centre-ville d’un petit village traditionnel plus qu’agréable à visiter.
  • Nachi : michi-no-eki située dans la préfecture de Wakayama qui propose un onsen, et qui offre un accès direct à la plage où l’on peut faire son repas sur des tables en bois. Plutôt peu fréquentée.
  • Tenryu Sozu : michi-no-eki située dans la préfecture de Shizuoka située en bord de rivière. Très peu fréquentée.
  • Awaji : michi-no-eki située dans la préfecture de Hyogo, sur l’île d’Awaji. Elle est située en-dessous du pont Akashi, les bruits sont donc réduits. Je l’ai particulièrement apprécié pour sa vue nocturne sur le pont. Assez fréquentée.
  • Toyohama : michi-no-eki située dans la préfecture de Kagawa. En bord de mer, elle est très agréable et propose beaucoup de services.
  • Kirara Taki : michi-no-eki située dans la préfecture de Shimane. Assez bruyante mais en bord de mer, ce qui offre un coucher de soleil fort sympathique.
  • Mihara : ma michi-no-eki préférée de toutes pour sa vue sur la ville et le superbe coucher de soleil auquel nous avons le droit. Située dans la préfecture d’Hiroshima, elle est plutôt grande mais nous nous sommes garés face à la vue, où il n’y a que 3 places, et nous n’avons pas été embêté par le bruit. Assez fréquentée.

Préfecture d'Hiroshima Que faire

Et vous, vous avez déjà dormi sur une michi-no-eki ?
Si non, connaissiez-vous ces aires routières japonaises avant cet article ?

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4 commentaires

  1. Marielaine
    30 mars 2020 / 14 h 48 min

    Merci pour cet article sur ces lieux auxquels je n’aurai jamais pensé. En effet je ne vois le japon qu’avec des avions et des trains… Du coup, envisager un road-trip ne semble pas si stupide.

    • 31 mars 2020 / 16 h 25 min

      Oui en effet le Japon est très adapté au road trip, mais malheureusement c’est peu mis en valeur !

  2. 30 mars 2020 / 17 h 55 min

    Merci pour cet article très dépaysant et original ! Perso, j’aime m’arrêter sur les aires d’autoroute pour faire du shopping. Il y a toujours une boutique avec tout un tas de spécialités gastronomiques locales qui font trop envie ^^ !

    • 31 mars 2020 / 16 h 28 min

      Oui exactement ! Tous les matins quand on se réveillait dans les michi on allait voir les différents stands à la recherche d’un truc atypique à goûter 😀