Mont Nokogiri, Préfecture de Chiba, Japon
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De l’autre côté de la baie de Tokyo, à seulement 1h de voiture de la capitale, se cache un sommet montagneux abritant l’un des plus hauts bouddhas assis du Japon : le Mont Nokogiri.
Étonnamment peu connu, je ne vois quasiment jamais le Mont Nokogiri et son temple Nihon-ji au programme des voyageurs au Japon.
Pour ma part, je l’ai découvert après mon voyage de 3 mois au Japon en 2019, et je m’étais promis que la prochaine fois que je passerais plusieurs jours à Tokyo, je prévoirais un aller/retour vers cette montagne.
En ayant consacré 2 semaines à Tokyo dans mon itinéraire d’un mois au Japon à l’été 2023, j’avais largement le temps de prévoir cette virée en voiture depuis la capitale. Je n’avais pas planifié exactement quel jour j’irais, souhaitant laisser placer aux envies du moment.
Je dois avouer que j’ai un peu hésité une fois le moment venu, car je me demandais si toute la logistique nécessaire pour y aller valait vraiment le coup (je vous détaille ce point un peu plus bas).
Je me suis finalement motivée, et ce fut sans regret : le Mont Nokogiri (Nokogiriyama) est l’une de mes plus belles découvertes de ce voyage au Japon l’été de l’année dernière.
Si vous recherchez un coin du Japon à la fois spectaculaire et méconnu, vous êtes au bon endroit !
Le Mont Nokogiri et le temple Nihon-ji
Si l’on est nombreux à croire que le plus haut bouddha assis du Japon se trouve au temple Kotokuin de Kamakura ou au temple Todai-ji de Nara, c’est bien parce que le Mont Nokogiri et son temple Nihon-ji sont méconnus. Le Daibustu que l’on trouve ici est en effet bien plus grand que ses compatriotes : 31m de haut, contre respectivement 13m et 18m !
Mais croire que le Mont Nokogiri se limite à cela, c’est une bien grande erreur. Nous sommes ici dans un vaste complexe bouddhique qui s’étale sur les différentes parois sciées de la montagne, profitant de la vue exceptionnelle qu’elle possède sur Yokohama et ses environs.
Pour grimper le Mont Nokogiri, plusieurs solutions : à pied ou en téléphérique depuis la ville de Kanaya. Nous avons opté pour cette dernière pour 1 200 yens l’aller-retour, soit environ 7,5 euros par personne. Le téléphérique permet d’arriver directement sur une plateforme qui offre une vue à 360 degrés sur les monts environnants et la baie de Tokyo.
De là, c’est ensuite le point de départ d’une balade bien plus physique que prévu : le site est grand, et on ne cesse de monter et descendre, pour bien évidemment finir par tout remonter. Le tout sous le regard des 1500 statues de divinités qui ornent les différents chemins tantôt sous l’ombre tantôt en plein soleil.
On passe alors de surprise en surprise : du « point de vue de l’Enfer » (Jigoku Nozoki), point culminant du Mont Nokogiri, à la statue géante de 30m de Hyaku-Shaku Kannon, jusqu’au grand Daibustu, star du temple Nihon-ji, le Mont Nokogiri est une véritable pépite.
Tout au long de la visite, il y a quelque chose à voir et à admirer. Que ce soit des formations naturelles, des créations de l’homme ou des points de vue, on en prend pleins les yeux.
Il y a très peu de monde sur place. Nous n’avons dû croiser qu’une trentaine de personnes étalées sur tout le complexe, ce qui est vraiment minime. La visite est donc calme, et toutes les surprises qui viennent agrémenter la visite rendent secondaire la difficulté physique.
Le Daibutsu est bien évidemment incroyable. C’est toujours compliqué de rendre honneur à ce genre de lieu en photo, car la réalité est toujours bien plus impressionnante. Il est difficile de montrer la grandeur des deux statues principales, mais ce n’est pas plus mal : vous en profiterez encore plus en les voyant de vous-même !
C’est pour toutes ces raisons que le Mont Nokogiri rejoint aisément la liste des lieux où j’espère revenir un jour. Sa proximité avec la capitale japonaise en fait en plus un lieu parfait pour une excursion depuis Tokyo à la journée, ce qui me laisse espérer que je pourrais y revenir.
Il y a plusieurs chemins pour faire le tour de tout le complexe, ils sont visibles sur cette carte. Attention aux proportions, le site est beaucoup plus grand que la carte ne laisse paraître, et le bouddha n’est au contraire pas aussi imposant face à la montagne. Pour un aperçu plus global sur le Mont Nokogiri, voici une autre carte.
Pour notre part, nous sommes partis du téléphérique jusqu’au belvédère de l’enfer, puis nous sommes descendus par le chemin passant les différentes cavités, avant de rejoindre le Daibutsu, descendre jusqu’au petit étang, puis tout remonter par le chemin le plus à gauche.
Je ne sais pas si c’est le chemin le plus optimal. La remontée finale fut douloureuse. Mais cela n’empêche pas que nous avons adoré cette expérience, la difficulté physique faisant partie intégrante de la journée et du souvenir.
Prévoyez au grand minimum 2h pour en faire tout le tour, mettez vos meilleures chaussures aux pieds, et assurez-vous d’avoir assez d’eau : vous allez suer !
Comment y accéder depuis Tokyo ?
Rejoindre le Mont Nokogiri depuis Tokyo n’est pas chose évidente si vous n’êtes pas véhiculé. Je n’avais pas prévu de prendre une voiture pour ce déplacement, mais à la lecture des différents itinéraires possibles en transport en commun j’ai pris peur, autant pour le prix que pour le trajet.
Que ce soit en direct (avec la ligne JR Sazanami Limited Express depuis la gare de Shinjuku), en train avec correspondance (depuis la gare de Tokyo) ou en combo train + bus (depuis la gare de Tokyo également), il faut compter minimum 1h50 de trajet, durée pouvant monter jusqu’à 2h15.
À cela s’ajoutent les tarifs loin d’être compétitifs : minimum 30 euros par personne aller/retour, et jusqu’à 60 euros avec la ligne directe. Pour deux personnes, cela fait donc un budget entre 60 et 120 euros pour le déplacement en transport en commun : 60 euros pour un A/R de plus de 4h, 120 euros pour 3h.
Il n’en a pas fallu moins pour vite me convaincre que j’allais louer une voiture, bien que conduire dans Tokyo ne m’enchantait pas.
J’ai donc loué une voiture à la gare Ueno sur RentalCars. En louant seulement 48h à l’avance, la location était un peu plus chère que si j’avais réservé à l’avance, puisque j’ai payé 56 euros la journée versus 41 euros la journée pour le road trip de 3 semaines dans le Tohoku, location bookée 3 mois à l’avance. Pour l’aller/retour, nous avons dépensé environ 14 euros d’essence, et quant aux péages, nous en avons eu pour 37 euros.
Le total fait donc 107 euros pour 2 personnes et un aller/retour de 2h. Je trouve que cette configuration est la plus pertinente en termes de durée, coût et confort, puisque le trajet en voiture pour 2 est moins cher que de prendre la ligne JR directe. L’avantage, c’est que ce tarif reste le même que vous soyez 2, 3, 4 ou 5 dans la voiture. En plus, la route (une fois sortie de Tokyo) est vraiment très agréable, avec de beaux points de vue, notamment la traversée de la baie de Tokyo et les petites routes de la préfecture de Chiba.
Si la location d’une voiture vous fait peur, je vous renvoie sur mon guide pour louer une voiture au Japon. Vous allez voir, ce n’est pas si compliqué, et la voiture présente un avantage non négligeable pour les familles, puisque plus vous êtes nombreux, plus elle est économique ! Quant aux plateformes de location, vous pouvez aussi recherchez sur DiscoverCars.
Autour du Mont Nokogiri
Le Mont Nokogiri se situe sur la péninsule de Boso, dans la préfecture de Chiba. Il y a plein de choses à voir et à faire dans les alentours, et c’est pourquoi mon seul regret est de n’avoir consacré qu’une journée à cette virée hors de la capitale japonaise.
Je compte bien évidemment revenir dans le coin et découvrir plus en profondeur la préfecture de Chiba. En attendant, voici une petite liste de lieux et d’activités que j’y ai repérés :
- Le temple Gakekannon : construit à même la falaise, ce temple me fait penser au Takkoku Seikōji de la ville d’Ichinoseki, dans la préfecture d’Iwate. C’est typiquement le genre de petit temple singulier qui me plait.
- La cascade Nōmizo : située en plein cœur de la péninsule de Boso et entourée de nombreuses autres cascades, celle-ci offre un point de vue très particulier par la formation rocheuse qui l’entoure. L’accès semble assez facile, à priori seulement 10 minutes de marche plate depuis le parking. À noter qu’il semble que le meilleur moment de la journée pour aller la voir soit le matin, afin d’avoir les rayons du soleil au bon endroit.
- Le sanctuaire Tomisaki : un sanctuaire accessible par un grand escalier, avec vue sur le petit village et sur la mer, et me voilà plongée dans mes souvenirs du magnifique port de Tonomoura dans la préfecture d’Hiroshima. Célèbre pour ses poupées qui ornent le grand escalier principal lors du Hina masturi (« fête des poupées »), le sanctuaire Tomisaki est aussi prisé par sa proximité avec le marché du matin de Katsuura, accessible à seulement quelques pas.
- Narita : c’est bien ici, dans la préfecture de Chiba, que se trouve le deuxième aéroport de Tokyo, l’aéroport de Narita. Comme nombre d’entre vous, je n’ai jamais pris le temps de découvrir cette ville qui est loin de se limiter à son aéroport. J’ai souvent lu de bons retours sur cette ville, et je compte bien lui consacrer une journée la prochaine fois que mon avion atterrira ou repartira de son aéroport.
Le Mont Nokogiri : bon à savoir
- L’entrée au temple Nihon-ji coûte 700 yens pour les adultes et 400 yens pour les enfants. Pour plus d’informations sur les tarifs et les horaires, rendez-vous sur le site officiel du temple.
- Il y a trois parkings au Mont Nokogiri : un premier parking tout en bas, au niveau du téléphérique, ici. Un deuxième plus haut, au niveau de l’entrée est du temple Nihon-ji, ici. Et un troisième à l’entrée ouest du temple, ici. Les trois parkings sont gratuits, et les deux derniers ont l’avantage de vous éviter le trajet en téléphérique si celui-ci ne vous intéresse pas ou que vous cherchez à économiser.
- En choisissant l’un des parkings face au temple Nihon-ji, vous pouvez éviter beaucoup de marches et rendre la visite plus rapide, puisque vous vous arrivez directement au temple et que vous n’êtes donc pas obligés de faire tout le tour pour voir le grand bouddha. Cependant, je trouve qu’il serait dommage de passer à côté des différents points de vue du Mont Nokogiri et de toute l’étendue du lieu pour se limiter seulement au grand bouddha. Je vous encourage vivement à tout visiter, même si c’est physique.
- Si vous n’êtes pas à Tokyo, n’attendez pas d’être à la capitale pour aller au Mont Nokogiri. Je m’explique : avant de rejoindre Tokyo, j’avais passé 4 nuits à Kawasaki, ville à côté de l’aéroport de Tokyo Haneda. Je trouvais cette localisation pratique pour retourner à Yokohama une journée et enfin découvrir Kamakura et Enoshima en un jour également, j’avais donc décidé d’y poser nos valises avant de rejoindre la capitale japonaise. Mais là où je n’ai pas été maligne, c’est que j’aurais dû prévoir cette virée au Mont Nokogiri pendant que je logeais à Kawasaki, j’aurais ainsi évité toute la circulation à Tokyo ! En bref : si vous logez dans la périphérie de Tokyo à un moment donné de votre séjour, regardez sur Google Maps si le trajet n’est pas plus intéressant à ce moment-là que depuis Tokyo.
- Il y a différents chemins de randonnées possibles sur le Mont Nokogiri. Si vous souhaitez pousser la visite plus loin que le Nihon-ji et ses alentours, vous avez de quoi faire !
- Je terminerais sur un conseil que j’aurais aimé appliquer à mon précédent voyage : si vous le pouvez, prévoyez minimum 2 journées dans le coin. Une journée pour le Mont Nokogiri, et une autre pour ses alentours !
Et vous, vous connaissiez le Mont Nokogiri ?
Comptez-vous l’ajouter à votre programme ?
J’adore ce type de lieux loin de la foule des touristes. Vu que c’est pas évident d’y accéder sans voiture, ca limite l’accès aux touristes.
Merci pour la découverte
Oui tout à fait ! La location d’une voiture n’est pas encore envisagée par tous, alors forcément il y a des lieux où il n’y a que très peu de monde 🙂