Louer une voiture en Corée du Sud : une bonne idée ?

Louer une voiture en Corée du Sud : une bonne idée ?

« J’espère que tu es sûre de toi, parce que conduire en Corée du Sud c’est vraiment compliqué ! C’est des fous là-bas ! » ou « Je vous déconseille fortement de louer une voiture en Corée du Sud, c’est dangereux ! » sont les phrases que j’ai le plus entendues lorsque j’ai commencé à me renseigner sur la location d’une voiture pour mon séjour de 3 semaines en Corée du Sud.

Et tous ceux qui s’expriment sur ce sujet (pour déconseiller la location bien sûr) sont, étonnamment (ou pas), des personnes qui n’ont jamais conduit en Corée du Sud ; et qui se contentent donc de répéter ce qu’ils ont entendus de la part de gens qui, eux non plus, n’ont jamais rouler au pays du Matin calme… Cercle vicieux ?

Pour leur défense, il faut dire qu’il est en effet vivement déconseillé par la plupart des forums et sites /guides touristiques de louer une voiture en Corée du Sud . Moi qui suis une adepte des road trip, j’ai beaucoup hésité à passer le cap à cause de tous ces avertissements. Et jusqu’à prendre la route le jour J, je dois avouer que je n’étais pas sereine.

Pourtant, c’est bien la meilleure décision que j’ai pu prendre de tout ce séjour. Mais n’allons pas trop vite : je vous parle de mon expérience en toute fin d’article. Commençons d’abord par les informations pratiques : que faut-il savoir pour louer une voiture en Corée du Sud ?

L’article étant long, vous pouvez utiliser le sommaire ci-dessus pour naviguer plus facilement vers les chapitres qui vous intéressent.

Sommaire de l’article

• Le permis international
• La carte de crédit
• Le prix d’une location
• L’essence
• Les péages
• Les parkings
• Le code de la route
• Mon expérience

Louer une voiture en Corée du Sud : les indispensables

Le permis international

Le permis international est un document obligatoire et indispensable pour louer une voiture en Corée du Sud.

Contrairement au Japon où le permis international n’est pas reconnu (le pays du Soleil Levant demande une traduction officielle réalisée par leurs soins), le permis international est ici indispensable pour conduire au pays du Matin calme.

La demande de permis international en France ne se fait qu’à un seul et unique endroit : sur le site de l’Agence nationale des titres sécurisés. La démarche est très simple, il suffit de :

• remplir un formulaire en ligne,
• imprimer le récapitulatif obtenu à la fin de la complétion,
• et l’envoyer avec une photocopie de votre permis, une photo d’identité aux normes et une enveloppe prête à poster de 50g adressée à votre domicile.

La demande est donc gratuite. La seule dépense que vous aurez sera l’envoi du dossier à l’adresse indiquée à la fin de la démarche et l’enveloppe prête à poster que vous devez fournir, ce qui fait environ 5 euros au total.

Il faut compter entre 3 et 6 mois pour recevoir son permis. L’attente est donc à anticiper : faites votre demande le plus tôt possible ! Même si vous finissez par changer d’avis, le permis international pourrait vous servir lors d’un autre voyage alors n’hésitez pas à le demander. Pour ma part, j’ai fait la demande 2 fois (pour mon voyage de 3 semaines en Nouvelle Zélande en 2017 et pour celui-ci), et je l’ai reçu entre le 3ème et 4ème mois à chaque fois.

Le permis international est valide pendant 3 ans.

J’insiste lourdement sur le fait que seul l’État délivre le permis international et que le délai d’obtention est de plusieurs mois, car de nombreux sites frauduleux vendent des traductions / certificats / permis internationaux (selon les termes qu’ils utilisent) délivrés en quelques heures / jours : ceux ci sont bien évidemment faux. Vous vous retrouverez donc dans l’incapacité de récupérer la voiture le jour J, car l’entreprise de location a l’obligation de vérifier votre document pour vous fournir le véhicule.

Attention, lors de votre voyage, n’oubliez pas votre permis français : le permis international doit obligatoirement être accompagné de votre permis français. Ce sont les deux ensemble qui vous permettent de conduire en Corée du Sud, si vous ne prenez que l’un des deux vous vous verrez refuser la location une fois sur place.

La carte de crédit

Second (et dernier) indispensable pour louer une voiture en Corée du Sud : la carte de crédit.

À ne pas confondre avec une carte de débit (majoritairement présente chez nous), la carte de crédit se différencie par son système de paiement en différé. Pour savoir quel type de carte vous avez, il suffit de regarder ce qui est inscrit dessus : « Débit » ou « Crédit ».

La carte de débit n’est pas acceptée par les loueurs coréens, seule la carte de crédit l’est. Ceci s’explique par le fait qu’en cas de problème avec la voiture, ils disposent de plus de jours pour retirer de l’argent de votre carte de crédit que sur une carte de débit.

Pour ma part, je n’avais qu’une carte de débit avant ce séjour en Corée, la carte Ultim de Boursorama qui me permet de payer et retirer dans n’importe quelle devise étrangère sans frais, comme N26 ou Revolut mais avec de meilleurs plafonds. Le changement anticipé de « Débit » à « Crédit » étant payant, je me suis tournée vers Fortuneo pour obtenir une carte de crédit rapidement.

J’avais déjà utilisé Fortuneo dans le passé mais je l’avais abandonné face à la carte Max de Aumax. Cette dernière ayant mis la clé sous la porte, je suis revenue chez Fortuneo et j’en suis très satisfaite. Pour plus de détails sur les différentes banques, rendez-vous sur mon article comparatif des cartes.

Le fonctionnement de la carte de crédit Fortuneo est le suivant : tous les paiements entre le 19 du mois en cours et le 19 du mois suivant sont débités de votre compte bancaire le dernier jour du mois suivant.

Exemple : tous les paiements entre le 19 février et le 19 mars sont débités du compte le 31 mars. Je trouve ça très pratique quand on a des dépenses imprévues, ou pour avancer les frais médicaux en attendant le remboursement.

La demande est simple et rapide, tout se fait sur ce formulaire en ligne en 10 minutes. J’ai reçu la carte sous 2 semaines.

Bon à savoir

Si vous choisissez la carte Fosfo, vous pouvez avoir 50 euros de bienvenue avec mon code parrainage : 12951633.

Si vous choisissez la carte Gold, le parrainage monte à 130 euros, toujours avec le même code.

 

Les cartes Fosfo et Gold de Fortuneo vous permettent de payer et retirer dans n’importe quelle devise étrangère sans frais, et elle sont gratuites ! Bye bye N26 et Revolut ;).

Louer une voiture en Corée du Sud : à savoir

Le prix d’une location

Maintenant que vous avez en main tous les indispensables pour louer une voiture en Corée du Sud, le permis international et la carte de crédit, passons au sujet qui fâche : le prix !

En lisant d’anciens témoignages, je vois qu’il fut un temps où trouver une voiture à 35 euros la journée était réalisable. Aujourd’hui, les prix semblent avoir bien augmenté.

Je suis passée par Rentalcars et j’ai payé 741 euros pour 11 jours de location chez SK Rent.

Dans ces 741, il y a 90 euros qui vont dans l’assurance Rentalcars, ce qui fait donc 651 euros hors assurance, soit un prix moyen de 59 euros par jour. Après en avoir discuté avec ma conseillère bancaire, celle-ci m’a assuré que je n’avais pas besoin de prendre l’assurance : ayant une carte Visa Premier, l’assurance de ma carte bleue aurait semble t-il largement suffit.

Hormis ça, le prix est, je trouve, particulièrement onéreux. J’espère que les tarifs baisseront dans les temps à venir, car ils risquent d’en refroidir plus d’un, même si, à titre personnel, je ne regrette absolument pas l’investissement pour toute la liberté que la voiture nous a permis.

Si vous cherchez une autre plateforme de location de voiture, vous pouvez passer par DiscoverCars qui propose des tarifs généralement plus bas que Rentalcars.

L’essence

Les péages

Les péages ne sont pas particulièrement onéreux en Corée du Sud. Les tarifs sont généralement comparables à ceux que l’on a en France. Cependant, il est évident que prendre l’autoroute coûtera plus cher que de rouler sur les petites routes. En revanche, le temps gagné par autoroute n’est souvent pas négligeable.

Lorsque vous indiquerez votre destination dans le GPS de la voiture, vous aurez le choix entre plusieurs chemins avec tous les tarifs inscrits. Il n’y a donc pas de mauvaises surprises. À vous de juger ce qui est le mieux sur l’instant pour votre parcours et votre porte monnaie.

Aux péages, il y a plusieurs types de voies :

• Les bleus sont réservées aux détenteurs d’un Hi-Pass, un boitier semblable à notre télépéage Ulys
• Les blanches sont réservées à ceux qui n’ont pas de Hi-Pass
• Les rouges sont disponibles pour les deux : les détenteurs de Hi-Pass et ceux qui n’en ont pas

Certains péages demandent un paiement immédiat sur une somme fixe ; d’autres fonctionnent sous forme de tickets comme chez nous : on récupère un ticket au péage d’entrée, et on paye en sortant en fonction des kilomètres parcourus.

Tous les paiements sont à réaliser en espèce au personnel présent.

Si, comme nous, certains péages ne vous délivrent pas de tickets, le personnel du péage de sortie est capable de retrouver votre parcours grâce à votre plaque d’immatriculation.

En effet, pour notre cas, il semblerait que notre voiture était équipée d’un Hi-Pass. L’agence ne nous en a pas parlé, nous nous sommes donc retrouvés plusieurs fois à attendre des tickets qui ne sortaient pas car le Hi-Pass avait été détecté (cas d’un péage avec seulement des lignes bleus et rouges).

J’ai essayé de communiquer avec l’agence sur ce point là pour comprendre, mais ce fut une belle conversation de sourd. Je pense donc avoir finalement compris qu’il était possible d’utiliser le Hi-Pass de la voiture de location : à la fin du séjour, l’agence nous aurait fournit une facture à payer correspondant aux péages passés. Si nous l’avions su, cela aurait été bien plus simple que d’avoir toujours du liquide sur nous. N’hésitez donc pas à poser la question à votre agence de location pour éviter les incompréhensions comme celle-ci.

Les parkings

Pour cette partie là, je tiens à préciser que je parle des parkings hors grosses villes, comme Séoul où nous avons passés 5 jours ou Busan . N’ayant pas eu à me garer dans ces villes, je n’ai pas d’expérience à partager sur le sujet.

Hors grosses villes, donc, la grande majorité des parkings sont gratuits en Corée du Sud.

Les parkings payants se trouvent soit en centre-ville (comme à Suwon et la forteresse de Hwaseong) soit à proximité des sites touristiques (comme au temple de Bulguksa).

Lorsqu’il y a un personnel sur place, le prix est souvent fixe : vous vous arrêtez au niveau du gardien, il vous indique la somme à payer (ayez du liquide sur vous !) et vous ouvre la barrière ou vous autorise le passage s’il n’y a pas de barrière.

Lorsqu’il n’y a pas de personnel sur place, c’est un système par caméra de surveillance qui trace votre arrivée sur le parking. Vous n’avez pas de ticket à récupérer : la barrière s’ouvre, vous vous garez, et vous payez au moment de partir. Pour payer, il faut renseigner les derniers chiffres de la plaque d’immatriculation de la voiture sur l’horodateur. Une recherche est alors effectuée sur ce numéro, la machine vous retrouve grâce à la caméra de l’entrée, vous confirmez que c’est bien votre voiture, et s’affiche alors le prix à payer. Il vous faudra payer par carte bancaire.

Les tarifs des parkings sont classiques. Je n’ai pas de prix précis en tête, mais je peux dire que nous avons payé seulement 17 euros de parking sur tout notre séjour de 3 semaines.

Pour plus de détails sur toutes les dépenses liées à la location de la voiture, je vous invite à lire mon article Conseils et budget pour 3 semaines en Corée du Sud.

Le code de la route

Une bonne nouvelle, et pas des moindres : on roule à droite ! Pas de difficultés à ce niveau là.

En revanche, 2 particularités du code de la route sont à noter :

• Le fonctionnement des feux de signalisation
• Les limitations de vitesse

En dehors des villes, les limitations de vitesse sont basses en Corée du Sud :

• 50km/h en ville et 30 km/h dans les « School Zone »
• 60km/h pour la plupart des grandes lignes droites à deux ou trois voies, que l’on peut comparer à nos nationales
• Parfois ces routes montent jusqu’à 80km/h
• Et puis le maximum est 100km/h, seulement sur autoroute.

Le plus gros danger sur la route en Corée du Sud, c’est l’ennui.

Il est vraiment difficile de rester éveillé sur des lignes droites interminables, en pleine campagne, où il n’y a absolument personne alors que 3 voire 4 voies sont disponibles, avec une limitation à 60km/h. Et ne pensez pas que vous pouvez accélérer : les radars sont partout. Le pire que nous ayons eu : un radar tous les 2km, sur plusieurs dizaines de kilomètres de distance…

Quant aux feux de signalisation, ils sont ici comparables au système américain : le feu qui vous intéresse se trouve de l’autre côté de la route !

Il y a 3 possibilités au feu rouge :

• Si vous allez tout droit, rien de plus simple, vous attendez que le feu soit vert pour passer.
• Si vous tournez à droite, pas besoin que le feu soit vert. Il est toujours possible de tourner à droite. Évitez donc de rester sur la voie de droite si vous arrivez à un feu avec sortie à droite possible et que vous allez tout droit, vous risquez de gêner la circulation en empêchant les véhicules qui veulent tourner à droite de pouvoir tourner.
• Si vous tournez à gauche, attention que la flèche soit verte. Vous pouvez avoir un feu vert, qui autorise donc les véhicules à aller tout droit, mais sans la flèche verte. Cela signifie que vous ne pouvez pas tourner à gauche. Parfois, la flèche est verte tandis que le feu est rouge. C’est assez déconcertant, mais pas illogique.

Louer une voiture en Corée du Sud : mon expérience

Vous l’avez déjà sans doute compris : je suis très contente de ne pas avoir écouté les « on dit » et d’avoir sauté le pas de la location d’une voiture en Corée du Sud.

Bien que le tarif de la location de voiture en Corée du Sud soit onéreux, c’est encore une fois un gain de confort non négligeable à mes yeux : liberté de mouvement et d’horaires, facilité de déplacement avec les bagages, et accès à tous les spots que l’on souhaite ! Il n’y a, pour moi, vraiment aucun autre moyen de voyager tranquillement.

Je n’ai pas parlé de l’orientation dans cet article, car le GPS intégré aux voitures de location est parfaitement adapté aux routes coréennes : impossible de vous tromper de chemin avec. Ils ont un système de lignes de couleur très efficace : lorsqu’il y a plusieurs voies de sortie, elles sont différenciées par des bandes de couleurs bleu ou rose peintes sur la route. Le GPS vous dit alors de « suivre la ligne bleu » ou de « suivre la ligne rose » : pas d’erreur possible !

Le GPS est bien sûr disponible en anglais. Il vous indique également tous les radars, tous les dos d’âne et toutes les limitations de vitesse.

Je terminerais cet article sur la dangerosité des routes coréennes : comme dit plus haut, le seul réel danger est l’ennui. On s’endort facilement sur les routes de campagne coréennes à cause des limitations et du peu de circulation.

Lorsque vous passez par des villes, plus ou moins grandes ou fréquentées (je pense ici à mes 4 jours à Busan, 2 jours à Gyeongju ou ma journée à Jeonju par exemple), il y a beaucoup de feux et de circulation. Mais, en toute honnêteté, si vous avez l’habitude de conduire dans votre vie quotidienne, vous n’aurez alors aucune difficulté pour conduire en Corée du Sud.

Les sud-coréens ne conduisent pas n’importe comment comme le dit la légende. Au contraire, il est bien plus dangereux de conduire à Marseille ou à Paris qu’à Séoul ou à Busan !

Alors, oui, louer une voiture en Corée du Sud est une vraie bonne idée pour parcourir le pays.

Et vous, vous avez déjà louer une voiture en Corée du Sud ?
Si non, êtes-vous tentés par l’expérience ?