Les incroyables falaises Hotokegaura à Aomori
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Il n’y a pas si longtemps, je lisais un post d’une voyageuse en tour de monde qui passait par le Japon et qui partageait son avis sur le pays du Soleil Levant.
Selon elle, l’unique attrait du Japon est sa culture, et donc son architecture et son artisanat, mais pas les paysages qui sont « loin d’être incroyables ». Elle se questionnait alors sur la popularité du pays chez les voyageurs, et se demandait pourquoi les gens n’allaient pas plutôt voyager en Islande, par exemple, là où les paysages sont grandioses.
Dans les réactions, certains allaient dans son sens : oui, le Japon c’est joli, mais quand on est un grand amoureux de la nature, c’est « pas fou fou ». D’autres essayaient de défendre leur amour pour les paysages japonais, mais à chaque spot cité, on pouvait y trouver un ou plusieurs bâtiments (temple, torii, pagode, …), ce qui ne rentrait pas dans la caractéristique « paysage naturel » de la réflexion initiale.
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À la lecture de ces échanges (assez lunaires à mes yeux), j’ai tout de suite pensé aux falaises Hotokegaura de la péninsule de Shimokita, dans la préfecture d’Aomori. Et j’ai aussi tout de suite ressassé dans ma tête le discours que je tiens depuis le début : il faut sortir des « sentiers battus » au Japon et arrêter de croire que le pays se résume au trio Tokyo-Kyoto-Miyajima.
Si j’accorde le fait que de nombreux paysages sont « inattendus » au Japon, je l’expliquerais simplement par une méconnaissance. Lorsque je suis tombée sur les falaises Awanodochu ou les magnifiques cascades de la préfecture de Kochi en 2019, j’ai été très surprise, car je ne les connaissais pas ; et lorsque je montre mes photos de mon dernier voyage d’un mois au Japon à l’été 2023, la plupart des gens me disent être étonné des paysages que je leur présente, car ils associent le Japon aux temples et aux jardins. Mais c’est bien ça un voyage : découvrir.
Et si l’on veut découvrir un Japon plus « naturel » que ce que l’on voit partout, il faut s’éloigner des grands axes touristiques. Ces derniers étant concentrés sur quelques destinations, les lieux « hors des sentiers battus » ne manquent pas au Japon.
Je vous présentais en 2019 mon circuit de 10 jours à Shikoku et la péninsule d’Izu, pour ne citer qu’eux, et cette année je vous présente mon circuit de 3 semaines dans le Tohoku, avec ici un article dédié à l’un de mes gros coups de cœur du séjour : les falaises Hotokegaura.
Hotokegaura : la perle caché d’Aomori
Cachées tout au nord de l’île principale du Japon, Honshu, à quelques kilomètres du Cap Oma (le cap le plus au nord) les falaises Hotokegaura sont situées sur la péninsule de Shimokita, dans la préfecture d’Aomori.
Lieu méconnu du Japon, je n’avais jamais entendu parler des falaises Hotokegaura, ni même vu une seule photo traîner quelque part. C’est lors de la préparation de mon passage sur la péninsule de Shimokita que je les ai trouvées, tout simplement grâce à Google Maps. J’ai tout de suite ajouté ce lieu à mon itinéraire, et je dois dire qu’il faisait partie de mes plus grandes attentes du séjour.
Et je peux confirmer que je n’ai pas été déçue ! Comme vous pouvez le constater de vous-même : les falaises Hotokegaura sont incroyables et forment un paysage hors norme, qu’on ne se lasse pas d’admirer.
Nous sommes arrivés au parking des falaises Hotokegaura en milieu d’après-midi en plein mois d’août. Il faisait extrêmement chaud, nous avions passé la matinée au Mont Osore qui ne profite d’aucune ombre, alors nous avions le visage et le corps cramés. En d’autres termes : on n’était pas au meilleur de notre forme, et j’étais à deux doigts de l’insolation. Mais il était impensable d’avoir traversé tout le Tohoku pour ne pas aller au bout de cette journée sur la péninsule de Shimokita qui, en dépit de la chaleur, est l’un de mes meilleurs souvenirs du séjour.
N’empêche que lorsque nous avons compris que nous allions devoir descendre une bonne pente (et donc la remonter ensuite) avec un dénivelé de 100m, on ne faisait pas les fiers ; et encore moins face à cet énième panneau d’avertissement du danger des ours dans le coin. Mais nous sommes là, alors allons jusqu’au bout.
C’est après 20 bonnes minutes de marche dans la forêt qui se termine par d’innombrables marches en bois que nous atteignons le bord de mer. Une plateforme aménagée permet d’avancer sur l’eau pour prendre un peu de recul, et il suffit alors maintenant de se retourner pour profiter du spectacle.
S’offrent alors à nous trois grandes vues : une première sur la gauche, deux sur la droite, qui se succèdent. À nos pieds, une belle eau dans laquelle on observe de petits poissons noirs et blancs.
Comme toujours lorsque l’on voyage hors des sentiers battus au Japon, il y a peu de monde sur place, le lieu est paisible et l’on peut prendre le temps de profiter de ce que nous avons sous les yeux.
Le lieu n’est pas très grand, et si l’on se contente de faire le tour des vues principales, la visite peut être relativement rapide. Mais on ne vient pas ici pour simplement « voir » : la beauté se cache aussi dans les détails de ces formes atypiques dans lesquelles on se plaît à reconnaître des figures.
Initialement, j’avais prévu de venir assister au couché du soleil ici. Mais l’idée de remonter dans le noir avec la présence d’ours dans le coin m’a clairement refroidie, d’autant plus que les routes de la péninsule sont trop sinueuses à mes yeux pour les prendre de nuit (il faut bien rentrer à l’hôtel après !) après une journée aussi fatigante.
Nous sommes donc repartis avant que le soleil ne soit trop bas, émerveillés et ravis de cette fin de journée sur une aussi belle note !
Que faire dans la péninsule de Shimokita ?
La péninsule de Shimokita est un coin particulièrement attrayant de la préfecture d’Aomori. Contrairement à sa voisine la péninsule de Tsugaru, celle-ci est un peu plus habitée et plus visitée. Pour compléter votre circuit autour des falaises Hotokegaura, voici quelques lieux à noter :
- Osorezan : il était impossible de ne pas citer le Mont Osore et le temple Bodaiji ici. Lieu le plus connu de la péninsule de Shimokita, il est évidemment impensable de venir jusqu’ici sans le visiter. Une fois de plus au Japon, nous sommes là face à un décor des plus mystiques : loin des immenses cèdres des Trois Monts Dewa, c’est plutôt un paysage volcanique qu’on trouve.
- Le Cap Oma : cité plus haut, vous êtes ici à la pointe la plus au nord de toute l’île d’Honshu. Vous pouvez d’ailleurs apercevoir au loin les côtes d’Hokkaido.
- Le village onsen Shimofuro : pour déguster l’excellent saumon d’Aomori à un prix dérisoire et profiter d’un onsen ou d’un ryokan authentique, vous êtes au bon endroit !
Pour plus de détails sur le coin, rendez-vous sur mon article dédié à la péninsule de Shimokita. Et pour découvrir la préfecture dans sa globalité, rendez-vous sur mon article dédié à la préfecture d’Aomori.
Hotokegaura : Bon à savoir
- Pour un point de vue en hauteur sur les falaises Hotokegaura et la mer, arrêtez-vous ici.
- Pendant la période estivale, il semble qu’il soit possible de rejoindre les falaises Hotokegaura en bateau depuis les ports de Sai et de Wakinozawa. Je n’ai vu aucun bateau lors de mon passage, mais d’après les commentaires Google certains semblent les avoir empruntés. À refaire, je pense que je me renseignerai davantage sur cette méthode de transport, car ça doit permettre de profiter d’autres vues sur toute la côte.
- Prenez de l’eau et de bonnes chaussures (le sol aux pieds des falaises est irrégulier) et si vous êtes en voyage au Japon en été, prévoyez également une casquette ou quelque chose pour vous protéger du soleil, ça tape fort !
Et vous, vous connaissiez les falaises Hotokegaura ?
Avez-vous prévu d’y aller lors de votre prochain voyage au Japon ?