Que faire à Nikko en 2 jours ?
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À l’image de Kamakura, Nikko apparaît très rapidement, lorsque l’on recherche des informations pour organiser et planifier son premier voyage au Japon, comme une ville membre de cette fameuse liste des « grands incontournables du Japon ».
Et tout comme Kamakura, c’est certainement cette image qui m’a amené à retarder ma venue à Nikko à mon 3ème voyage au Japon.
Quand tout le monde vend quelque chose avec autant d’entrain, j’avoue avoir peur d’être déçue.
Alors, je préfère attendre que le moment propice se présente plutôt que de planifier un voyage avec de nombreux déplacements (qui ont un coût, qui demandent une certaine logistique, et qui induisent forcément de passer à côté d’autres choses plus proches et accessibles), de crainte de le regretter.
Pour Kamakura, l’accès depuis la capitale japonaise reste assez simple et rapide pour être une bonne excursion à la journée depuis Tokyo. Pour Nikko, je n’en dirais pas autant : minimum 2h30 de transports en commun, avec plusieurs changements (comptez dans les 20 euros minimum le trajet).
C’est dans le cadre de mon séjour d’un mois au Japon à l’été 2023, et plus exactement à la fin de mon road trip de 3 semaines dans le Tohoku, que j’ai décidé de m’arrêter 2 jours et une nuit à Nikko. En revenant à Tokyo par le nord de Honshu, c’était le moment parfait pour s’arrêter à Nikko.
Je vous présente ici un article articulé autour de 2 jours à Nikko, mais pour être tout à fait exact, nous n’avons pas réellement passé 2 jours à Nikko, mais plutôt une grosse journée (une après-midi plus le lendemain matin). Pour autant, consacrer 2 jours pleins à Nikko est pour moi un grand minimum, d’où cette présentation.
Nikko en 2 jours : que faire ?
Le Nikko Toshogu
Célèbre sanctuaire shinto, le Nikko Toshogu est à lui seul la principale raison de toute cette élogieuse réputation qui entoure Nikko.
Situé dans un grand complexe religieux, qui débute par le tout aussi célèbre pont rouge Shinkyo, le sanctuaire attire un nombre impressionnant de visiteurs chaque jour. En plein mois d’août, et c’est bien là un des potentiels inconvénients du fait de voyager au Japon en été dans les coins les plus touristiques, une immense queue était déjà présente avant même l’ouverture des portes. Si l’astuce d’arriver tôt fonctionne pour de nombreux endroits, ce n’est pas le cas ici, du moins pas en haute saison !
Après un road trip de 3 mois au Japon en 2019, un rapide séjour de 10 jours au Japon en 2020, et déjà 4 semaines de voyage dans les pattes lorsque nous arrivons à Nikko en 2023, je pensais avoir déjà vu pas mal de temples et sanctuaires et m’être fait une bonne idée des différentes architectures et décorations qui caractérisent les temples japonais.
Le Nikko Toshogu a remis à 0 toutes mes croyances : ce n’est pas simplement la grande présence de dorures qui distingue ce sanctuaire des autres, mais aussi la grandeur et les détails des différents bâtiments. Le décor y joue également, puisque la forêt qui entoure le sanctuaire tient une place prédominante dans l’expérience.
Prévoyez de bonnes chaussures : il faudra grimper pour faire le tour du sanctuaire !
Nous n’avons pas eu le temps, à mon grand regret, de découvrir les autres temples et sanctuaires du complexe. La visite du Nikko Toshogu prend à elle seule une bonne heure, c’est pourquoi je pense qu’il faut au minimum une demi-journée pour faire le tour de tout le complexe.
À l’entrée, au niveau du pont rouge Shinkyo, vous trouverez une grande avenue bordée de nombreux restaurants et boutiques.
La route étant une nationale, elle est assez fréquentée par les voitures et ça bouchonne beaucoup, ce qui n’est pas des plus agréables (je vous recommande d’ailleurs d’éviter de vous y retrouver pendant les heures de pointe si vous êtes véhiculés !), mais ça n’en reste pas moins une rue dans laquelle vous trouverez de tout et de rien, parfait pour manger sur place et pour ramener des souvenirs de votre séjour.
Si vous vous aventurez un peu, vous tomberez sur de jolis temples comme le Kannonji ou le Senjukannondo.
La cascade Kegon
Je ne me suis tellement pas renseignée sur ce qu’il y avait à faire et à voir à Nikko avant de venir que je suis restée bouche bée devant la cascade Kegon. Je n’avais aucune idée de son existence, et je dois dire que j’aime tout particulièrement ce genre de découverte. Des cascades, et des belles, j’en ai vu ; notamment pendant mon voyage en Islande en 2017.
Mais la cascade Kegon est indéniablement l’une des plus belles cascades que j’ai pu voir. Elle marque autant par sa puissance que par sa hauteur et son décor. Malheureusement, et je trouve que c’est souvent le cas, aucune photo ne peut réellement transmettre la beauté du lieu.
Pour observer la cascade Kegon, vous avez deux possibilités : la plateforme d’observation gratuite, entourée de boutiques, accessible en suivant tout simplement les panneaux « Kegon Waterfall », et la plateforme d’observation payante, qui permet de descendre 100m plus bas (par ascenseur), pour 570 yens (soit environ 3,5 euros).
Personnellement, je vous recommande les deux plateformes. Bon, la première est évidente, mais la deuxième peut poser questions. Initialement, nous nous étions dit que nous n’irions pas sur la plateforme payante, mais nous y sommes finalement allés et ce fut sans regret.
Située à une 20eine de kilomètres du Nikko Toshogu, la cascade Kegon est facilement accessible en voiture en 30 minutes, ou en bus en 50 minutes. Si vous êtes véhiculés (et je vous conseille en effet de louer une voiture au Japon), vous pouvez vous arrêter à l’observatoire Akechidaira où il est possible de prendre un téléphérique (Akechidaira Ropeway) pour une incroyable vue en hauteur de la cascade Kegon. Pour notre part, nous sommes arrivés trop tard pour le prendre, mais je compte bien me rattraper la prochaine fois !
Le lac Chuzenji
La cascade Kegon se situe à l’est du lac Chuzenji, où l’on trouve de nombreuses activités et points d’intérêts. Endroit idéal pour s’arrêter prendre l’air, le lac Chuzenji ne manque pas d’attrait : les chutes Ryuzu, les temples, les observatoires, les plages, les randonnées… C’est le lieu parfait pour faire une « pause nature » le temps d’au moins un jour et une nuit.
Nous n’avons eu le temps que de rouler sur la partie nord du lac Chuzenji, en allant de la cascade Kegon aux chutes Ryuzu. Pour le peu que nous avons vu, nous avons adoré l’ambiance très calme qui y régnait, ainsi que les différents points de vue sur le lac. Nous avons même eu la chance d’y voir des singes ! L’un d’entre eux est littéralement tombé d’un arbre devant notre voiture. Heureusement que nous avons de bons réflexes, il y a eu plus de surprises que de mal. Et cette rencontre sur la route n’était pas la seule du séjour, alors prudence aux singes lorsque vous roulez.
Nikko en 2 jours : pour compléter
Comme évoqué en introduction, 2 jours à Nikko sont pour moi un grand minimum : tout le complexe religieux qui entoure le Nikko Toshogu prend à lui seul une bonne demi-journée. Face à lui, la grande avenue commerçante peut largement vous remplir une seconde demi-journée si vous prenez le temps de flâner et de vous aventurer hors de la foule. Quant au lac Chuzenji, il est tout à fait possible d’y consacrer plus d’une journée, à simplement se reposer, marcher et profiter des vues et des temples qui l’entourent.
Pour compléter, voici une petite liste non exhaustive d’autres activités à Nikko :
- Le Mont Nantai : sommet montagneux qui offre une large vue sur le lac Chuzenji, le Mont Nantai se grimpe en 2 à 4h selon les témoignages. La montée est jugée difficile, alors renseignez-vous en amont. Pour réaliser cette randonnée, il faudra s’acquitter d’un droit d’entrée de 1000 yens au sanctuaire Furatasan. Voici une image du plan de la randonnée pour vous donner une idée du sentier. Personnellement, c’est bien le genre de randonnées qui m’attirent. Je regrette de ne pas en faire assez à chaque voyage, alors que ce sont généralement les plus beaux souvenirs que l’on garde, comme la randonnée du Mont Daisen dans la préfecture de Tottori.
- La cascade Yudaki : bien moins fréquentée que sa voisine Kegon, la cascade Yudaki est appréciée pour sa largeur et la proximité à laquelle on peut l’admirer. Le site a l’air assez calme et agréable, puisqu’on peut y faire le tour du petit lac Yunoko. Le coin étant situé sur une source thermale, on y trouve de nombreux onsens et ryokan, et même des bains gratuits pour les pieds.
- Le parc commémoratif de la villa de l’ambassade d’Italie : joli bâtiment mélangeant style occidental et japonais, le lieu a l’air d’être très agréable pour profiter d’un paisible arrêt autour du lac Chuzenji en dégustant un café.
Il y a bien évidemment pleins d’autres lieux à découvrir à Nikko, le parc national est immense et les temples n’y manquent pas. Il ne fait aucun doute que je reviendrais par ici, mais pour bien plus de temps : 2 jours minimum, mais surement plus, selon les possibilités.
Où dormir à Nikko pour 2 jours ?
S’il y avait bien une chose que je n’avais pas comprise avant d’arriver à Nikko, c’est que Nikko est autant le nom de la ville principale que de tout le parc national qui l’entoure. Alors, lorsque j’ai réservé le Sudomari Hotel Roman Tsutsuji, je n’avais pas vraiment fait attention à sa localisation. J’ai surtout cherché un hébergement peu onéreux, compte tenu du budget pour un mois au Japon que nous avions déjà. Si c’était à refaire, je choisirais un hébergement plus proche des activités principales.
Voici donc une petite liste non exhaustive d’hôtels que j’ai repérés, pour des budgets moyens à élevés :
- Le Tokiwa Ryokan, idéal pour ceux qui veulent un hébergement traditionnel à prix correct (de 63 euros à 120 euros la nuit selon la saison)
- Le Yutorelo Nikko avec vue sur le lac Chuzenji, idéal pour les grandes familles (à partir de 98 euros la nuit)
- La Nikko Akarinoyado Villa Revage pour profiter d’un superbe cadre et de bains privés sur réservation (à partir de 130 euros la nuit). À titre personnel, je crois que je choisirai celui-ci !
- Le Hatago Nagomi également avec vue sur le lac Chuzenji, pour ceux qui en ont les moyens (à partir de 180 euros la nuit)
Et vous, quel est votre programme pour Nikko en 2 jours ?
Une pensée pour Tiphaine
Je terminerais cet article par une note malheureuse, mais qui me semble obligatoire : la disparition de Tiphaine Veron en 2018. En vacances solo au Japon, Tiphaine a disparu à Nikko le matin du 29 juillet 2018 après être partie de son hôtel.
Je sais que vous ne venez pas sur ce blog pour que je vous parle d’un si triste événement, et que certains d’entre vous préfèrent même ne jamais en entendre parler. Mais c’est une histoire qui me touche et que je souhaite mettre en avant ici.
Le Japon jouit d’une réputation plus qu’élogieuse d’un pays où la criminalité n’existe pas. On y va alors en pensant que nous sommes tous en sécurité, oubliant parfois d’appliquer les règles de sécurité de base. Pourtant, des vols et des agressions, il y a en a ; certains voyageurs ont vu leurs vacances tournées au drame après avoir perdu tout leur argent et tous leurs papiers d’identité. Mais les malheurs peuvent aussi, dans les pires cas, être des disparitions comme celle de Tiphaine Veron.
Si vous ne connaissez pas cette histoire et que vous souhaitez en savoir plus, voici la vidéo en date la plus récente et complète sur le sujet.
Et si vous souhaitez soutenir la famille Véron dans ses recherches, vous pouvez vous procurer l’ouvrage Tiphaine où es-tu ? À la recherche de notre sœur écrit par Damien et Sibylle Véron, dont tous les bénéfices sont utilisés pour continuer l’enquête. Le livre est une sorte de journal de bord qui retrace toute l’enquête, de 2018 à aujourd’hui, et qui offre un regard sur la société japonaise loin des clichés et de l’image de pays merveilleux dont jouit le Japon.