2 jours à Morioka et son Sansa Odori Festival
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Capitale de la préfecture d’Iwate, Morioka est l’une des villes les plus dynamiques du Tohoku.
Elle est principalement connue pour son très célèbre Sansa Odori Festival, qui n’est ni plus ni moins que le plus grand défilé de tambour au monde, et donc l’un des 5 plus grands matsuri du Tohoku.
Lors de la planification de l’itinéraire de notre voyage d’un mois au Japon à l’été 2023, j’avais repéré Morioka comme étant une ville parfaite pour faire une pause de quelques jours dans notre road trip de 3 semaines dans le Tohoku.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais le pressentiment que j’allais aimer cette ville, et ce fut bien le cas : Morioka fut l’un de nos coups de cœur du séjour, et le Sansa Odori Festival de Morioka est de loin le meilleur matsuri auquel nous avons participé.
Nous avons passé au total 3 nuits à Morioka : nous sommes arrivés en ville en fin d’après-midi le premier jour, nous y avons passé toute la journée le lendemain, et nous avons exploré les alentours le surlendemain. Je ne compte alors que 2 jours complets.
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Morioka et son Sansa Odori Festival
Bien que très active, la ville de Morioka est assez petite : une journée suffit amplement à en faire le tour. Ce qui en fait une ville tout particulièrement agréable, c’est l’atmosphère qui y règne : l’ambiance est calme, il y a peu de touristes, l’architecture est singulière, et l’artisanat y est très présent.
Visiter Morioka, c’est se balader dans une ville à taille humaine, sans grande prétention, en regardant tout autour de soi ce qui la distingue des autres villes japonaises.
En termes de « choses à voir et à faire », je citerais :
- Le pont Yugaose
- La Hot Line Sakanacho
- Le château de Morioka
Le pont Yugaose est sûrement mon spot préféré de Morioka. C’est d’ici que l’on peut admirer la fameuse vue sur le Mont Iwate que l’on voit un peu partout dès que l’on se renseigne sur la ville.
Pour rejoindre ce pont, nous avons parcouru O-dori, une rue semi couverte qui relie le pont au château de Morioka. Dans cette rue, vous trouverez différents restaurants et boutiques en tout genre, dont des magasins d’artisanat. Au bout de cette rue, on atteint un premier pont surplombant la rivière Kitakami, offrant déjà une première vue sur le Mont Iwate.
Vous pouvez alors continuer votre chemin en longeant la rivière pour atteindre le pont Yugaose et se rapprocher ainsi petit à petit.
La Hot Line Sakamacho est une rue commerçante couverte qui se trouve non loin de la banque d’Iwate. Comme toutes les rues commerçantes japonaises, on y trouve de nombreux restaurants et magasins en tout genre.
En toute honnêteté, nous n’avons pas trouvé d’intérêt particulier à cette rue commerçante qui s’adresse bien plus aux locaux qu’à des touristes comme nous. Sa seule attractivité, pour nous, c’étaient ses décorations typiques de Tanabata, la fête des étoiles, qui étaient encore en place. Une belle occasion de découvrir ces créations que nous n’avons pas pu voir ailleurs, étant arrivé au Japon après la date officielle du festival.
En dehors de cette période, je ne sais pas si la rue commerçante peut être attractive ou non. Je dirais que la rejoindre nous donne au moins l’occasion de tomber sur des bâtiments originaux, comme la banque d’Iwate en briques rouges.
Enfin, terminons cette présentation de Morioka par son château.
Entre le pont Yugaose et la Hot Line Sakamacho se trouve le centre-ville de Morioka qui s’articule autour de son château et de son parc.
Le château de Morioka est aujourd’hui en ruines. Ne vous attendez pas à trouver un grand et majestueux château japonais, comme ceux d’Osaka ou Himeji, pour ne citer qu’eux. Non, là, c’est plus un parc parsemé de murs et autres restes suite à la démolition qui a eu lieu en 1874. C’est le paysagiste Yasuhei Nagaoka qui s’est attaqué à la revalorisation du lieu. Ouvert au public depuis 1906, le parc est particulièrement apprécié aux périodes des sakura et des momiji.
Le parc est très agréable et assez grand. Hormis les différents vestiges du château, on y trouve également le musée d’histoire et de culture de Morioka, ainsi que le sanctuaire Sakurayama.
Vous l’aurez compris : il n’y a pas de « grands incontournables » à Morioka. On ne s’y rend pas avec l’intention d’y trouver des « lieux exceptionnels et authentiques » de la culture japonaise.
C’est une ville dans laquelle on se balade, tout simplement, se reposant et profitant du calme si singulier qui y règne. Les locaux y sont très agréables, l’architecture est très originale, et on apprécie d’y voir un autre visage du Japon.
Les bonnes adresses de Morioka
Parmi les différentes adresses auxquelles nous nous sommes arrêtés à Morioka, deux ont particulièrement retenu notre attention :
- Le restaurant Pyonpyonsya : je vous le présentais déjà dans l’article Conseils et budget pour 1 mois au Japon, mais je ne pouvais pas ne pas en parler ici. Ce restaurant coréen, situé hors du centre-ville (il vous faudra donc la voiture), est l’une des meilleures adresses de tout le séjour. Le cadre est très classe, les plats sont de qualité et les prix sont tout à fait abordables. Nous avons mangé pour 35 euros à 2 avec : deux yakiniku (viande grillée), une assiette de gimbaps, un bol de nouilles froides chacun (la spécialité de Morioka) et une bière. Le restaurant étant très prisé, il y a souvent du monde. Alors ne soyez pas surpris s’il faudra attendre pour pouvoir y entrer. Pour notre part, nous avons eu la chance de venir un soir de semaine très calme.
- La fonderie Iwachu : je vous parlais un peu plus tôt de l’artisanat à Morioka. Parmi ses savoir-faire, la préfecture d’Iwate est particulièrement réputée pour sa fabrication de théière en fonte. Aux côtés de plusieurs dizaines d’autres fonderies labelisées Nambu Tekki (« fonte de Nambu », artisanat traditionnel japonais dont vous pouvez en apprendre plus par ici), la fonderie Iwachu se distingue par ses collections traditionnelles et colorées. Sur place, on y découvre les procédés de fabrication des célèbres théières traditionnelles japonaises, utilisées pour l’art de la cérémonie du thé (Sado) tout en ayant l’opportunité d’observer des artisans en plein ouvrage. On y trouve également une boutique avec un large choix de produits en fonte de Nambu, de la théière au furin, en passant par les porte-clés ou les dessous de table, de quoi s’adapter à tous les budgets.
Si vous cherchez à vous offrir un souvenir qui a une forte valeur artisanale, vous êtes au bon endroit. Les théières que l’on y trouve ne sont pas commercialisées ailleurs que dans la région (à part dans des centres spécialisés dans l’artisanat du Japon), et les seuls modèles que l’on peut trouver directement en France subissent une hausse de prix flagrante due à l’importation.
Aussi, en tant qu’étrangers en tourisme, vous avez le droit à une réduction de 10%. Pour notre part, nous y avons acheté une théière aux motifs traditionnels, deux tasses avec des gravures de dragon, un furin, et le personnel nous a offert deux sous-tasses que nous avons pu choisir. Sûrement le plus bel achat de ce séjour.
Autour de Morioka
Je vous ai déjà présenté ces différents lieux dans mon article dédié à la préfecture d’Iwate, mais je vais en reparler rapidement ici pour les plus flemmards, et pour les autres, rendez-vous sur l’article cité juste avant pour plus de détails.
- Le Mont Iwate : surnommé Nambu Fuji, le « Fuji du Sud », à cause du visage qu’il offre sur son versant sud, le Mont Iwate a la particularité de présenter différents visages selon d’où on le regarde. Il jouit d’une bonne réputation touristique grâce à ses différentes activités : bains thermaux, randonnées, ski,… On y trouve d’ailleurs beaucoup de campings et de stations de ski.
- Les coulées de lave Yakehashiri : ces résidus de la dernière éruption du Mont Iwate, en 1732, offrent un paysage tout à fait inattendu. Le lieu est aménagé de sorte à s’enfoncer en plein cœur des roches, jusqu’à se retrouver entièrement entouré. Attention si vous venez en plein été : il n’y a aucune ombre à l’horizon, prévoyez alors casquette et eau pour affronter la chaleur.
- Les ruines des mines Matsuo : à quelques kilomètres des coulées de lave Yakehashiri, les ruines des mines Matsuo devraient plaire aux adeptes d’urbex. Mais le lieu étant difficile à trouver et assez éloigné, je ne vous recommande pas le détour si vous n’êtes pas particulièrement attiré par ce genre de spot.
Le Sansa Odori Festival de Morioka
Maintenant que nous avons fait la présentation de Morioka et de ses alentours, parlons du sujet phare de cet article : le Sansa Odori Festival de Morioka !
Notre venue à Morioka était bien évidemment motivée par cet événement. Notre séjour s’inscrivant dans l’objectif de profiter du plus de matsuri possible (et pour vous aider à en faire de même, rendez-vous sur mon article voir des matsuri au Japon), celui-ci était dans ma liste des incontournables, aux côtés du célèbre Nebuta Matsuri d’Aomori. Si j’avais donc repéré le potentiel du festival, je dois tout de même avouer que je ne m’attendais pas à un tel spectacle, et encore moins à ce qu’il se présente comme le meilleur matsuri auquel nous ayons assisté de tout le voyage.
Mais concrètement, qu’est-ce que le Sansa Odori Festival de Morioka ?
Si vous vous intéressez un peu aux traditions japonaises, vous avez déjà dû entendre parler des différentes danses qui composent le folklore japonais. Parmi elles, la Sansa Odori est une danse exécutée sur le rythme des tambours qui trouve racine dans une vieille légende. Celle-ci raconte qu’il y a fort longtemps, un démon (oni) terrorisait les habitants qui se mirent à prier une divinité locale, Mitsuishi-kami, afin qu’il soit terrassé. Lorsque leur souhait fut exaucé, ils se mirent alors à danser en chantant « Sansa ! Sansa ! » qui donna alors nom à la danse traditionnelle.
Depuis 1978, le Sansa Odori Festival de Morioka se tient tous les ans du 1er au 4 août (les dates sont uniques d’année en année, il n’y a pas de piège !). Ce sont alors 4 jours de défilés, de danses et de chants qu’offre la ville de Morioka à ses visiteurs.
La journée, Morioka reste calme. Comme je vous en parle dans mon article dédié au voyage au Japon en été, il y fait bien trop chaud à cette période de l’année pour se mettre à danser sous les rayons du soleil. Alors même si vous pouvez tomber sur des groupes se baladant en tenue ou répétant leurs chorégraphies par-ci par-là, c’est bien à la tombée du jour que commencent les festivités.
Le défilé prend place dans la grande rue Chuou au niveau du bâtiment public de la préfecture d’Iwate, à 18h pétante (pensez à venir plus tôt pour avoir une bonne place !). C’est alors parti pour 3 heures de défilé non-stop où se succèdent des milliers de chanteurs, danseurs et musiciens.
Sur ces 4 journées, il est estimé un total de 250 groupes et 35 000 participants (cf. le site officiel du Sansa Odori). Avec une telle affluence, on ne s’étonne pas que le festival ait obtenu le titre du plus grand festival de tambours au monde au Livre Guinness des records en 2014.
Comme dans tous les matsuri, vous trouverez tout autour de vous de nombreux stands de street-food et d’alcool. Si au début du festival tout le monde observe et chante avec ceux qui défilent, petit à petit la foule se disperse dans la ville où résonnent la musique et les chants.
On se retrouve alors à se balader jusqu’au sanctuaire Sakurayama, à la recherche de mets et de bières, et on profite de l’ambiance bonne enfant caractéristique de ces matsuri que l’on aime tant.
Pendant la dernière demi-heure, le festival change de format : le défilé s’arrête, et des groupes se forment à différents endroits de la grande rue Chuou. Les spectateurs se positionnent alors autour de ces groupes qui, l’un après l’autre, offrent un spectacle plus intime.
Le tout dernier soir du festival, cette dernière demi-heure est même ouverte au public : n’importe qui peut alors se joindre aux groupes pour danser avec eux ! Le port d’une tenue traditionnelle est alors fortement conseillée et appréciée si vous souhaitez participer à la danse.
À 21h pétante, de la même manière que le festival commence sans bavure, la fin sonne tout aussi brutalement. Ceci est valable pour tous les matsuri auxquels nous avons participé : au Japon, l’heure, c’est l’heure.
On profite alors de l’ambiance nocturne de la ville qui, une fois de plus, nous montre un visage toujours charmant.
Pour notre part, nous nous étions garés à quelques minutes à pied de la grande rue Chuou (plus exactement ici). Nous pensions que la circulation allait être difficile en sortant, mais pas du tout. C’est plutôt une fois arrivé à l’hôtel que nous avons été étonnés d’y retrouver autant de monde, alors que celui-ci était situé à plusieurs kilomètres au sud de Morioka, dans la ville de Yahaba. Et c’est sur l’importance de réserver son hébergement le plus tôt possible que je vais finir cet article : tous les hôtels du coin sont complets des mois à l’avance, alors ne tardez pas !
Si le fait de devoir prendre la voiture après le festival pour retourner à votre logement n’est pas un frein pour vous, je vous conseille Hotel Route-Inn Yahaba qui était un très bon hôtel avec bain thermal et petit-déjeuner.
Et vous, vous avez déjà visité Morioka ?
Comptez vous assister au Sansa Odori Festival de Morioka ?