Le voyage au Japon en été : avantages et inconvénients
J’ai toujours dit que je ne voyagerai jamais au Japon en été : tout le monde s’accorde pour dire qu’il y fait bien trop chaud, et je ne suis vraiment pas de la team « voyage à bronzer au soleil ». Je préfère largement voyager en automne ou en hiver, avec des températures fraîches, voire froides… mais on n’a pas toujours ce que l’on veut ! Et cette année, je n’avais pas d’autre choix que de partir en été si je voulais profiter d’un voyage d’un mois au Japon.
Je me suis donc dit que j’allais fuir les grosses chaleurs en réalisant un itinéraire vers le nord de Honshu, comme je vous en parle dans mon article itinéraire pour 1 mois au Japon, et je n’ai finalement pas beaucoup hésité à prendre mes billets d’avion une fois cette idée en tête. Et puis, cela faisait 3 ans que j’attendais de pouvoir retourner au Japon, donc on va dire que j’ai pris ce que je pouvais prendre, sans rechigner.
Je vais un petit peu spoiler la fin de cet article dès maintenant : je n’ai absolument aucun regret d’être partie au Japon en été, car malgré tous les inconvénients que l’on peut reprocher à cette saison, il y a un avantage non négligeable… les matsuri !
Trêves de bavardages, faisons ensemble le tour des deux caractéristiques principales du voyage au Japon en été : la météo et les matsuri.
Voyage au Japon en été
Chaleur et insectes au rendez-vous
On ne va pas se mentir : il fait chaud, très chaud au Japon en été ! En revanche, je m’attendais à ce qu’il fasse beaucoup plus lourd. Je pensais que le taux d’humidité serait similaire à celui des îles d’Okinawa ou de Hong Kong, mais ce n’était pas le cas. Ce qu’induit cette chaleur, c’est la climatisation à fond dans tous les lieux couverts.
Nombreux sont les voyageurs qui tombent malade lors d’un voyage au Japon en été à cause des différences de températures entre l’extérieur et les intérieurs. Et nous n’y avons pas échappé : mon compagnon, que je n’ai vu malade qu’une fois en 5 ans (covid) est tombé malade dès la première semaine. De mon côté, c’est la deuxième semaine que j’ai commencé à avoir des symptômes d’un bon gros rhum avec une sensation d’oreilles bouchées en continu (et donc les vertiges qui vont avec).
Je ne dirais pas que la chaleur était insupportable, bien qu’il soit évident que nos 3 semaines dans le Tohoku étaient bien plus agréables que nos 2 semaines à Tokyo, puisqu’il y avait moins de monde ; pour autant je dirais que nous n’avons pas tous la même sensibilité, et je ne m’attendais personnellement pas à être aussi faible face à la chaleur. C’est simple : je ne pouvais pas rester plus de 20 minutes au soleil direct sans avoir de grosses migraines. La casquette et la recherche d’ombre étaient donc indispensables pour profiter de la journée.
À cela, il faut également se faire à l’idée que l’on sue du matin au soir. Il suffit de quelques minutes en extérieur pour sentir les premières gouttes tomber, et quelques dizaines de minutes pour avoir un t-shirt trempé, qui va nous coller à la peau toute la journée.
M’enfin, je vous parle de chaleur, mais il n’y a pas que ça ! Nous avons eu beaucoup de chances car notre chemin n’a croisé aucun typhon, il les a même évités les uns après les autres, mais tous les touristes au Japon pendant cet été 2023 ne peuvent pas en dire autant, notamment ceux qui se trouvaient du côté du Kansai. Entre les vols annulés, les changements d’hôtels impossibles et les trains à l’arrêt, il semble que certains n’ont pas pu profiter des vacances comme ils l’auraient voulu.
Personnellement, je pensais que les pluies et les typhons ne pointaient le bout de leur nez qu’en juin et en septembre, mais j’ai finalement appris qu’il y a 2 périodes de pluie plus ou moins longue selon les années : l’une est appelée Tsuyu, de début juin à mi-juillet, et l’autre est appelée Akisame, de mi-septembre à début octobre.
Après la météo et ses aléas, je voulais aussi vous parler d’une chose dont on entend peu parler : les insectes ! Si vous restez sur un itinéraire classique Tokyo-Kyoto-Osaka-Hiroshima, j’imagine bien que vous n’aurez pas trop l’occasion de vous confronter à une autre problématique que les moustiques, qui eux sont partout ; mais si vous sortez des sentiers battus et que vous vous dirigez vers la campagne japonaise, c’est une autre histoire. Oubliez l’idée d’un bain nocturne dans une source thermale : la lumière des lampadaires attire tout ce qui passe, et vous allez tout simplement vous faire bouffer !
Des énormes guêpes aux immenses libellules, on voit de tout, et on se fait piquer par tout ce qui peut piquer. Et il faut dire qu’ils sont plutôt agressifs.
Dès lors que nous nous arrêtions en voiture quelque part en campagne, nous entendions de gros bruits d’impacts sur la voiture. La première fois nous nous sommes regardés, médusés, en nous demandant : « mais qu’est-ce que c’est ? »… et on s’est rapidement rendu compte que c’étaient des guêpes qui se jetaient sur la carrosserie ! Je n’avais jamais vu ça, et ce n’est pas arrivé qu’une fois : c’était à chaque fois que nous n’étions pas dans une zone industrielle. On a donc mis en place des mesures de prévention : interdiction formelle d’ouvrir les fenêtres à l’arrêt, et les sorties de voiture devaient être expéditives afin de vite fermer les portes (et donc éviter qu’un d’entre eux ne rentre dans la voiture).
Le problème des insectes s’est aussi posé pendant les randonnées. Et là, on se retrouve face à un dilemme : se couvrir les bras et les jambes pour éviter les piqûres / morsures, et donc avoir encore plus chaud, ou s’habiller léger pour faire face à la chaleur, en laissant donc la porte ouverte à tous ces nuisibles ? Personnellement, j’ai fait le choix de me couvrir, ce qui n’a donc pas aidé à supporter la chaleur, mais qui m’a un minimum protégé.
Tous ces éléments, et notamment la météo au Japon en été, imposent une autre manière de voyager : on évite d’être dehors entre midi et 16h, ce qui fait qu’on sort plutôt le matin, en fin d’après-midi, et en soirée. Et ça tombe bien, le Japon rayonne sous les festivités en été : ce sont les matsuri !
Les matsuri : des festivités à tous les coins de villes
Les matsuri sont des fêtes traditionnelles qui rythment la vie des Japonais : des dizaines s’en tiennent un peu partout dans le pays chaque mois. À chaque saison sa célébration, et à chaque ville / temple / quartier son moment pour célébrer un évènement. J’avais publié un article sur Journal du Japon au sujet des matsuri il y a 2 ans et je vous invite à le découvrir si vous souhaitez en savoir plus sur ces festivals.
Pour la faire simple ici : les matsuri sont des fêtes généralement nocturnes (mais qui peuvent aussi commencer dans la journée) pendant lesquelles vous assister, selon la célébration, à des danses traditionnelles, des défilés de chars, des représentations musicales, etc., le tout dans une ambiance ultra festive où tout le monde vient pour se délecter de street food, profiter de la fraîcheur de la tombée de la nuit, picoler, jouer et danser. Tous les âges s’y retrouvent : ce sont des rassemblements bons enfants où l’on vient entre amis ou en famille, en tenue traditionnelle ou non, pour profiter de la bonne ambiance.
J’ai écris un article plus détaillé sur les matsuri au Japon notamment pour répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur l’organisation de votre voyage au Japon en fonction des matsuri, c’est-à-dire toutes les questions que je me suis posée avant de partir et face auxquelles j’ai bien galéré à trouver des réponses. Ici, je me contente de donner mon retour à chaud sur l’expérience des matsuri au Japon.
En quelques mots rapides : j’ai découvert une autre manière de profiter du Japon et de ce que le pays a à offrir, et c’est une facette de son visage que j’ai énormément apprécié.
Nous avons eu l’occasion d’assister à une dizaine de matsuri. Du tout petit Bon Odori dans la rue commerçante Kita Hondori en banlieue de Tokyo, où il n’y avait qu’un seul char pour une petite centaine de visiteurs et 5 stands de nourriture, au célèbre et grand Nebuta Matsuri à Aomori, dans la préfecture d’Aomori, où se déplacent chaque année plus de 3 millions de touristes ; et au Sansa Odori Festival de Morioka, le plus grand défilé de tambour au monde, nous avons pu voir un large panel de ce qui se fait pendant ces festivités. Ils ont tous leur petit truc, leur petite différence, qui fait que chaque expérience est unique et qu’aucun ne se ressemble vraiment.
La saison de l’été au Japon est la plus complète en termes de matsuri : il y en a tellement que vous avez l’embarras du choix, et il y en a dans tout le pays !
Nous ne savions pas forcément qu’ils étaient aussi nombreux et, surtout, nous ne savions pas où trouver les bonnes informations, avec les bons lieux et les bonnes dates. Nous n’avions prévu que les plus gros avant le départ ; mais une fois sur place, nous avons découvert notre bible des matsuri au Japon : le site Travel Towns, où nous avons pris plaisir à regarder chaque jour (à Tokyo surtout), s’il n’y en avait pas un à proximité. C’était alors un peu la surprise, puisque nous ne savions pas si c’était un « petit », un « moyen » ou un « gros » matsuri, ni quel type de festivités on allait y trouver.
Les matsuri étaient exactement ce que j’attendais de ce voyage au Japon en été : des moments de décompression totale, hors du temps, dans de beaux décors et une ambiance des plus festives. Et cerise sur le gâteau : nombreux sont ceux qui se clôturent sur un feu d’artifice (hanabi), une véritable tradition caractéristique de l’été au Japon !
Mon expérience du voyage au Japon en été
La météo et les matsuri sont pour moi les principales caractéristiques du voyage au Japon en été, mais d’autres éléments sont aussi à souligner :
- Il y a beaucoup de monde ! Je ne m’attendais pas à ce que l’on soit si nombreux au Japon en cet été 2023, étant donné que les voyageurs préfèrent généralement la saison des cerisiers ou de l’automne pour venir au pays du Soleil Levant. C’était une erreur : je n’ai jamais entendu autant d’étrangers, et donc de français, que pendant ce séjour. Je suis bien contente d’être partie dans le Tohoku, car une fois Tokyo quittée, nous étions seuls !
- Un avantage non négligeable du voyage au Japon en été est bizarrement aussi son plus gros inconvénient… Je parle bien évidemment de la chaleur. Car, oui, si la chaleur peut être difficile à supporter selon les sensibilités de chacun, elle permet en revanche de partir léger. Nous sommes partis avec seulement un bagage cabine pour 2 personnes, et nous n’avons pas utilisé la moitié de nos affaires. Il faisait tellement chaud que l’on ne portait que des vêtements légers et fins, et nous transpirions tellement que l’on faisait une machine tous les 4 jours en moyenne. Partir si léger nous a permis de gagner du temps à l’arrivée (nous sommes sortis de l’aéroport même pas 20 minutes après l’atterrissage), et de ramener pleiiiins de souvenirs pour toute la famille sans surplus (nous avons acheté nos valises soutes sur place).
- En derniers avantages, je rajouterai le plaisir de la nourriture saisonnière (les sobas froides, pour ne citer qu’elles, sont un vrai régal) ainsi que le plaisir d’avoir des journées longues, le soleil se levant vers 4h30 et se couchant vers 19h !
Malgré la chaleur et le monde, je ne retiens qu’une chose de ce séjour et vous avez bien compris laquelle : les matsuri ! J’ai découvert un autre visage du Japon, celui de la fête rythmée par la musique, la danse et la joie.
J’ai toujours pensé que le jour où je viendrais au Japon pendant l’été, j’irais à Hokkaido et je passerais par la région de Tokyo pour aller grimper le Mont Fuji. Je n’ai fait ni l’un ni l’autre. Je suis plutôt satisfaite de mon choix étant donné qu’il a plu de nombreux jours durant à Hokkaido cet été, et que le Mont Fuji a souffert d’une surfréquentation inquiétante. Sur le coup, lors de la préparation du voyage, j’étais un peu frustrée de ne rien faire de ce que je m’étais imaginée pendant des années, mais ce voyage était une vraie réussite et je ne le regrette en rien.
Pour conclure, je reviendrai avec grand plaisir au Japon en été, et si vous hésitez : je vous encourage à y aller !
Il faudra se préparer à la chaleur, éviter les zones trop fréquentées et enclavées pour subir le moins possible, éviter les zones trop isolées pour ne pas tomber sur des insectes agressifs, mais vous allez pouvoir découvrir un Japon festif, coloré et musical. L’été au Japon est le moment idéal pour voyager hors des sentiers battus, alors profitez-en pour vous éloigner des grands axes touristiques et vous aventurer dans la campagne japonaise, à la découverte des masturi du pays !
Et vous, avez-vous déjà voyagé au Japon en été ?
Quel est votre ressenti sur cette saison pour voyager au Japon ?