Ohara : le petit village au nord de Kyoto et son temple Sanzen-in
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Peu connu malgré sa facilité d’accès depuis Kyoto, le petit village pittoresque Ohara est le parfait reflet du zen japonais. Une campagne silencieuse et verdoyante, parsemée de temples et sanctuaires, qui offre de beaux panoramas sur les petites habitations du coin et leur environnement montagneux.
J’ai découvert Ohara en cherchant des lieux autour de Kyoto dans le cadre de mes 2 semaines à Kyoto, pendant mon voyage de 4 semaines au Japon à l’hiver 2024-2025.
Le village est rapidement apparu comme une destination à la fois connue, car pas mal de sites francophones le présentent, et méconnue, car peu de « vrais » voyageurs en parlent. Entendez par là qu’on le voit sur des sites d’agences de voyage, d’office de tourisme, etc., mais peu sur des blogs personnels.
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Je me suis donc tout naturellement dit qu’Ohara devait être un lieu assez peu visité, et donc parfait pour déconnecter de Kyoto et sa foule ! Au programme : prendre l’air, bien sûr, et visiter les temples Sanzen-in et Jakkō-in.
Une journée à Ohara depuis Kyoto
Le Sanzen-in
Le principal point d’intérêt d’Ohara est le Sanzen-in. Ce temple, fondé au 8ème siècle, se distingue par ses jardins de mousse, sa vaste étendue et ses différents pavillons nichés entre de grands arbres.
On débute la visite par le bâtiment principal où l’on suit un parcours défini, avant d’arriver dans les jardins.
On découvre alors tout ce qui fait la réputation du temple : une grande zone boisée où se rencontrent les différentes matières et couleurs formées par les nombreuses espèces végétales qui la composent, entièrement encerclées par la forêt.
C’est alors à une balade contemplative que nous sommes invités. Différents chemins traversent le complexe ; on ne sait pas vraiment où aller, mais on se laisse porter.
En venant au Japon en hiver, j’ai eu la chance de découvrir Ohara sous un timide manteau de neige. C’est d’ailleurs le seul paysage enneigé que j’ai eu l’occasion de voir, et je suis plutôt heureuse que ce fut ici.
Cependant, le Sanzen-in est particulièrement réputé pour son décor automnal. Beaucoup d’érables composent les jardins du temple, et leur pleine floraison offre un tableau qui promet d’être grandiose.
Prévoyez au minimum une bonne heure de visite : il est impensable de se sentir pressé ici, tout est si paisible et harmonieux qu’on en oublie le temps qui passe !
Le Sanzen-in étant l’attraction principale du village, on trouve à ses alentours une concentration de commerces. La rue pentue qui mène jusqu’au temple est bordée d’échoppes : des produits locaux, comme le tsukemono et le thé au shiso qui sont les deux spécialités du coin, des objets de décoration, de la vaisselle, … Et bien sûr, des logements et des restaurants.
Nous avons mangé au Seryojaya, une adresse spécialisée dans les nouilles au sarrasin. Pour 2 plateaux d’oden et un saké pour deux, nous avons payé un peu moins de 20 euros, et nous nous sommes régalés ! Si j’avais eu un peu plus faim, je me serais sûrement laissée tenter par un de leurs desserts…
Un peu plus au nord du Sanzen-in, vous trouverez le Hosen-in, un temple réputé pour son « jardin encadré », ainsi que le Jikkō-in, qui semble également posséder des jardins remarquables et plus particulièrement un cerisier qui fleurit de l’automne au printemps, une espèce rare ! Comme souvent, je suis passée à côté de ces temples par manque de repérages, alors je ne peux que vous les citer ici mais pas vous les présenter.
Le Jakkō-in
De l’autre côté d’Ohara se trouve le Jakkō-in.
Pour l’atteindre depuis le Sanzen-in, l’on marche une petite demi-heure à travers le village.
La balade permet de profiter des paysages ruraux d’Ohara, et il faut dire que c’est particulièrement agréable : on traverse de jolies petites ruelles, la rivière Takano, de grands champs ainsi qu’un quartier résidentiel avant d’atteindre une zone plus boisée où se niche le petit temple bouddhiste.
Vous croiserez d’ailleurs sur votre chemin d’autres commerces qui peuvent être une alternative à la rue du Sanzen-in, si jamais il y a trop de monde pour vous.
Une fois arrivée au Jakkō-in, nous voilà accueillis par de longs escaliers de pierre qui se terminent aux pieds d’une grande et belle sōmon, la porte d’entrée principale du temple.
En la traversant, on tombe nez à nez avec le bâtiment principal du temple. Le site et ses bâtiments sont bien plus petits que le Sanzen-in, il n’y a même aucune comparaison possible.
Mais ce qui rend le temple si particulier, c’est son histoire : fondé en 594, nombre d’événements s’y sont déroulés, et c’est ici que l’impératrice Taira no Tokuko a vécut ses dernières années, endeuillée suite à la disparition de sa famille pendant la bataille navale de Dan-no-ura en 1185.
Il y a une autre particularité à soulever en tant que visiteur étranger : nous avons été chaleureusement accueillis par un moine qui a pris le temps de nous parler en anglais avant de nous fournir deux classeurs retraçant l’histoire du temple (en anglais également !) qu’il nous a invité à lire tranquillement face à la statue de Jizo Bodhisattva, à l’intérieur du bâtiment principal.
Ce séjour fut mon 4ème voyage au Japon, j’ai donc visité de nombreux temples, et c’est bien la première fois que je suis accueillie de la sorte ! C’est tout simple, mais fort agréable et plutôt marquant.
La visite du Jakkō-in est relativement rapide. À part le bâtiment principal et sa petite cour, il n’y a qu’un petit jardin de mousse et un court musée qui complète le site. Néanmoins, je ne peux que vous recommander de vous y rendre : d’abord pour la balade au cœur d’Ohara, puis pour sa beauté bien que timide face à d’autres.
Autour d’Ohara : le Mont Kurama
Situé non loin du lac Biwa, Ohara est un point d’arrêt parfait sur la route entre Kyoto et son grand lac voisin.
Néanmoins, ce n’est pas le lac Biwa que je voudrais mettre en avant ici, mais plutôt le Mont Kurama. Situé à moins de 20 minutes en voiture d’Ohara, le Mont Kurama est un lieu que j’ai tout particulièrement aimé pendant ce voyage, malgré une météo peu conciliante et les nombreux commerces fermés.
Je ne vais pas m’étaler plus ici sur cette montagne mystique, je vous laisse pour ça découvrir mon article dédié au Mont Kurama au nord de Kyoto.
Si vous souhaitez combiner vos visites d’Ohara et du Mont Kurama, je vous recommande de loger dans le coin.
L’hôtel Kurama Hot Spring offre un accès à la source chaude Kurama et vous permet de profiter de l’ambiance nocturne de la montagne, ou les Ryoso Chatani et Ohara Sensui Surrounded, situés à Ohara, vous offrent un cadre plus bucolique pour des tarifs compétitifs.
Ohara depuis Kyoto
Ohara est une destination parfaite pour une excursion à la journée depuis Kyoto ou pour une escapade de quelques jours dans la campagne japonaise.
Facilement accessible depuis Kyoto, il vous suffit de prendre le bus 17 depuis la gare de Kyoto qui met à peu près 1h20 pour atteindre Ohara.
Comptez 1 260 yens l’aller/retour, soit à peine plus de 7 euros. Sinon, vous avez toujours l’option location de voiture au Japon qui vous permettra d’explorer les alentours.
S’il y a beaucoup de lieux dont je vous parle en concluant que j’y reviendrai certainement un jour, ce n’est pas le cas pour Ohara.
J’ai adoré la journée que j’y ai passé, les paysages sont magnifiques et les temples remarquables, mais je pense avoir vu ce que je devais y voir et je ne ressens pas le besoin d’y retourner.
Cela n’empêche en rien que je garde un excellent souvenir de ce village et que je vous recommande les yeux fermés de vous y rendre !
Si c’est vous êtes en pleine organisation de votre premier voyage au Japon et que vous visez le fameux circuit Tokyo-Kyoto-Osaka-Nara-Hiroshima-Miyajima, une petite visite d’Ohara (largement réalisable sur une demi-journée) pourrait vous permettre de découvrir un paysage rural du Japon qui est, à mes yeux, l’un des plus beaux visages du pays du Soleil-Levant.
Et vous, vous avez visité Ohara ?