Séoul hors des sentiers battus : le village Bukjeong et le temple Gilsangsa
Remove the row
Column: 1
Et voilà que la série d’articles dédiés à mon voyage de 2 semaines en Corée du Sud en mai 2024 touche à sa fin : cet article est le dernier !
J’ai choisi de terminer de vous présenter ce séjour par deux de mes visites favorites à Séoul : celles du village Bukjeong et du temple Gilsangsa.
Situés au nord de Séoul, ces deux lieux font rarement partie des programmes des futurs voyageurs en Corée du Sud. Je n’en n’avais jamais entendu parler avant de fouiller par moi-même à la recherche de coins secrets dans la capitale sud-coréenne. C’est pour cela que je considère ce coin comme la « Séoul hors des sentiers battus ».
Alors même si après 7 ans de blogging j’avoue avoir de plus en plus de mal avec les termes « incontournables » et « hors des sentiers battus », il n’empêche que ces adjectifs restent relativement justes même si parfois subjectifs, alors je me permets de l’employer ici.
Column: 2
Trèves de bavardages, nous avons une Séoul hors des sentiers battus à découvrir ensemble : direction le quartier de Seongbuk-dong !
Séoul hors des sentiers battus
Comme je l’expliquais dans mon article dédié à la Cheong Wa Dae Official Residence, notre passage à Séoul en 2024 était notre 3ᵉ. Nous avions déjà fait le tour des grands classiques, et l’on cherchait de nouveaux lieux à explorer.
La randonnée à Bukhansan faisait partie des impératifs de ce séjour, ainsi que la visite du Village Hanok Eunpyeong. Hormis ces deux-là, ainsi que les festivités en l’honneur de l’Anniversaire de Bouddha à Séoul, nous n’avions rien de prévu pour notre retour dans la capitale du pays du Matin Calme.
Je ne sais plus comment j’ai trouvé le village Bukjeong et le temple Gilsangsa. Je pense que, comme à mon habitude, j’ai simplement scruté Google Maps jusqu’à trouver des points qui m’intéressaient. En tout cas, je visais le nord de Séoul, car nous logions au Village Hanok de Bukchon et que je souhaitais privilégier des lieux accessibles à pied.
C’est donc ainsi que nous sommes allés jusqu’au village Bukjeong pour commencer la journée, puis au temple Gilsangsa avant de rentrer en taxi (ouais, on n’a pas assumé la marche jusqu’au bout !).
Le village Bukjeong
Ancien daldongnae, le village Bukjeong est l’un des bidonvilles qui ornaient les collines de Séoul dans les années 60-80. Ce terme, qui désigne les quartiers populaires situés en périphérie des grandes villes, peut se traduire par « village de la lune ». Assez représentatif du passé d’après-guerre de la Corée, le plus célèbre daldongnae que vous connaissez sans doute est le Village Gamcheon de Busan.
Symbole de solidarité, les daldongnae étaient habités par des travailleurs pauvres qui ont construit de manière plus ou moins improvisée de modestes maisons intriquées les unes avec les autres, en raison du peu d’espace dont ils disposaient. Les ruelles y sont étroites et sinueuses, et les constructions sont précaires.
La Corée du Sud s’étant modernisée très rapidement, les daldongnae ont peu à peu disparu ou été transformés. Leur importance historique a motivé les autorités à revaloriser ces quartiers, notamment pour en faire des attractions touristiques en mettant en valeur la culture et l’art, comme le village mural Jaman à Jeonju ou le Gamcheon cité plus haut.
Le village Bukjeong se situe en contrebas de l’ancienne muraille de Séoul, Hanyangdoseong. Positionné en hauteur, on y voit un ancien visage de la capitale sud-coréenne, avec des maisons aux toits colorés, sans buildings.
C’est aussi ici que l’on trouve la maison Simujang où vivait l’activiste indépendantiste Han Yong-un, symbole de la rébellion contre l’invasion japonaise.
Le village Bukjeong est pentu et sinueux. Comme dans un labyrinthe, on se perd parfois, avec toujours cette petite crainte d’entrer dans un lieu privé et de déranger. Le lieu est très peu visité. En réalité, nous n’avons croisé personne hormis à Simujang. Nous avons ainsi pu profiter pleinement du lieu, avec une météo des plus agréables, notamment sur les observatoires du village qui offrent une vue panoramique sur les alentours.
Le temple Gilsangsa
Pour rejoindre le temple Gilsangsa depuis le village Bukjeong, nous sommes descendus par Simujang pour arriver sur l’avenue principale, Sengbuk-ro. Nous l’avons remonté jusqu’à l’intersection avec la Daesagwan-ro où, au bout, nous avons tourné sur la Seonjam-ro où se situe l’entrée du temple.
Nous voulions initialement couper par les petites rues mais certains accès étaient fermés, nous obligeant à suivre le chemin qu’emprunterait une voiture.
Je ne vais pas vous mentir, la marche est un peu longue et pas forcément des plus agréables puisque, comme partout à Séoul, ça grimpe et ça descend en permanence.
Néanmoins, nous avons pu voir en chemin un petit temple fort sympathique et original et, surtout, de grandes et magnifiques maisons, dignes des plus belles bâtisses des riches personnages des séries coréennes. À se demander même si certaines scènes n’ont pas été filmées dans ce quartier qui abritait autrefois la noblesse coréenne.
Temple plutôt récent, puisque construit en 1997, Gilsangsa offre un havre de paix en périphérie de la capitale. Initialement, le site sur lequel se trouve le temple Gilsangsa accueillait un restaurant haut de gamme.
La gérante de l’établissement fit don de cet espace au Vénérable Beopjeong, une figure emblématique de la Corée du Sud qui a su transmettre avec une écriture simple sa philosophie de la non-possession, rendant accessible au plus grand nombre ses écrits. L’ouvrage qui l’a rendu si célèbre est Musoyu, non édité en France.
Bien qu’il soit moine bouddhiste et que le temple Gilsangsa soit bouddhiste, le lieu est ouvert à tous, notamment aux travers d’enseignements et d’activités qui ont pour but de promouvoir une « vie simple », loin du matériel et de la pression de la société moderne.
Le temple Gilsangsa, avec sa verdure et ses belles vues, est un lieu privilégié pour les artistes, écrivains et philosophes qui cherchent à se ressourcer.
Et il faut dire que le temple est particulièrement plaisant, nous faisant même oublier que nous sommes à Séoul.
Cette virée dans le quartier de Seongbuk-dong fut très plaisante. On a pu y découvrir un autre visage de Séoul, loin, très loin de la foule. Si c’est votre premier voyage et que vous avez le temps d’explorer au-delà des grands classiques, ou si c’est votre énième passage dans la capitale sud-coréenne, je vous recommande vivement cette paisible balade.
Séoul hors des sentiers battus : où aller ?
Impossible de terminer cet article, le dernier de ce voyage en Corée du Sud de mai 2024, sans questionner sur le prochain voyage.
Je ne sais pas quand je retournerai au pays du Matin Calme. La prochaine destination est le Japon, à cheval entre décembre 2024 et janvier 2025, et des articles de ce séjour auront déjà été publiés lorsque celui-ci sortira (je vous passe les détails de mon organisation personnelle pour les planifications d’articles).
Certains projets font que je ne sais pas s’il y aura rapidement un autre voyage après celui au Japon de cet hiver (si tout se passe bien, peut-être que je pourrais vous en parler à la fin de l’année !), mais il ne fait aucun doute que je reviendrai en Corée du Sud un jour ou l’autre. Si ce n’est pas en 2025, peut-être en 2026 ?
Pour ce prochain voyage, je projette de visiter Jeju, la célèbre île que je n’ai encore jamais vue. Je ne sais pas encore comment j’organiserai ça, mais nous passerons bien évidemment par Séoul. Je compte bien y poser à nouveau mes valises quelques jours, avec l’idée de découvrir d’autres lieux méconnus comme ceux-ci. Alors :
Et vous, quels sont vos lieux hors des sentiers battus à Séoul ?