Le Tsubosaka-dera et le Tanzan-jinja : les temples de la préfecture de Nara
Bien que le nom de Nara renvoie principalement à la ville et ses daims, c’est aussi le nom d’une préfecture située en plein cœur de la péninsule de Kii. Entourée des préfectures d’Osaka, de Kyoto, de Mie et de Wakayama, la préfecture de Nara n’est pas une destination particulièrement prisée par les touristes au Japon, lui préférant les grands axes touristiques ou les côtes.
Pourtant, la préfecture de Nara ne manque pas de trésors.
Lors de mon road trip en van de 3 mois au Japon en 2019, j’étais totalement passée à côté de la préfecture de Nara. Lorsque je me suis rendu compte de ce que j’avais loupé, je me suis promis que je dédierais un jour une grosse partie d’un futur voyage au Japon à cette préfecture.
Dans le cadre de mon circuit de 4 semaines au Japon à l’hiver 2024-2025, j’ai principalement mis l’accent sur la préfecture de Kyoto, mettant de côté une nouvelle fois celle de Nara. Néanmoins, en étant si proche du coin, je voulais tout de même profiter de la proximité pour lui consacrer une journée, avec au programme : le Tsubosaka-dera et le Tanzan-jinja, deux temples qui me font de l’œil depuis un bon moment.
Le Tsubosaka-dera et ses cerisiers
Nul doute que vous avez déjà vu des photos du Tsubosaka-dera en pleine période d’éclosion des sakura : ce n’est pas moins de 300 cerisiers que l’on retrouve sur le site !
Et sa représentation la plus célèbre, c’est celle du « Bouddha de la fleur de cerisier » : le grand Bouddha qui trône au sein du temple voit son visage entouré de milliers de pétales de cerisiers qui s’étalent tout autour tel un nuage.
En venant en plein mois de janvier, je savais très bien que je n’aurais pas le droit à ce spectacle. Mais comme je l’ai dit en introduction, je voulais surtout découvrir ce temple une première fois et tant pis pour les fleurs, ce sera pour la prochaine !
Niché dans la ville de Takatori, au cœur des montagnes de la préfecture de Nara, le Tsubosaka-dera a été fondé au début des années 700, lorsque Nara était la capitale du Japon.
Lié à la divinité de la compassion, il est le théâtre d’une légende qui l’entoure : cette dernière raconte l’histoire d’une femme aveugle qui aurait retrouvé la vue après avoir longuement prié au Tsubosaka-dera. Depuis, nombre de malvoyants s’y rendent dans l’espoir qu’un miracle se produise, et des cérémonies qui leur sont dédiées sont effectuées de manière régulière.
L’on peut voir au Tsubosaka-dera des statues de grande valeur datant des époques Heain et Kamakura, comme le grand Bouddha assis (le fameux Sakura Daibutsu), une statue en bois de Senju Kannon (Kannon à mille bras) de plus de 3m de haut, un long Bouddha couché ou encore la grande statue de Kannon qui semble veiller sur lui.
Cette dernière, haute de 20 mètres, est composée de pierres importées d’Inde et assemblées sur place, en signe d’amitié entre les deux pays et de remerciements pour l’implication du temple dans l’Institut Jalma (centre de recherche médical spécialisé, entre autres, dans la lèpre).
Outre les nombreuses statues que l’on y trouve, le Tsubosaka-dera se distingue également par ses différentes bâtisses, et notamment ses pagodes en bois.
Nous sommes venus au Tsubosaka-dera un jour de semaine en plein hiver et il n’y avait quasiment personne d’autre que nous sur place. Le temple est grand et étendu, et on ne se lasse pas d’admirer tout ce qui le compose. Comptez une bonne heure de visite si vous prenez votre temps.
Pour ma part, j’ai adoré découvrir le Tsubosaka-dera de la préfecture de Nara, même si nous n’avons pas pu voir le temple sous son meilleur jour. On sent que le lieu est chargé d’histoires, et le fait qu’il soit si isolé lui confère une ambiance particulièrement mystérieuse, accentuée par la météo un peu grisâtre du jour.
Il ne fait aucun doute que j’y reviendrais lorsque je me déciderai enfin à consacrer une partie d’un voyage au Japon à cette préfecture qui semble si riche. Ce sera bien évidemment au printemps, et sûrement en fin de journée afin de pouvoir profiter également de son visage nocturne.
Néanmoins, les deux grands parkings sur place laissent imaginer la foule qu’il peut y avoir en pleine saison des sakura, alors je sais d’avance que la visite ne sera pas aussi calme et dépaysante que cette fois-ci. Ce n’est pas grave, à chaque saison son avantage ! Et je suis bien contente de l’avoir découvert une première fois dans ce cadre.
Le Tanzan-jinja et ses érables
À moins de 30 minutes de voiture du Tsubosaka-dera, l’on trouve le Tanzan-jinja. Situé au sommet du mont Tonomine dans la préfecture de Nara, le sanctuaire Tanzan est encore plus vieux que le Tsubosaka-dera. Et ici, ce n’est pas une légende qui entoure le lieu, mais un fait historique d’une grande importance.
C’est en effet au Tanzan-jinja que Fujiwara no Kamatari (fondateur du clan Fujiwara) et le prince Naka no Oe (futur empereur Tenji) ont pris la décision, en 645, d’assassiner Soga no Iruka afin de mettre fin au règne du clan Soga. Vous l’avez bien compris : il s’agit là d’une conspiration. Et cette dernière fut une réussite : elle prit le nom de l’Incident d’Isshin.
L’autre particularité du sanctuaire Tanzan est sa pagode en bois à 13 étages, la seule existante au Japon. Reconstruite en 1537, elle est tout simplement impressionnante !
Contrairement au Tsubosaka-dera, le Tanzan-jinja ne revêt pas sa plus belle parure qu’au printemps. Bien qu’il ne soit pas en reste de sakura, ce sont surtout les momiji qui le caractérisent : environ 3 000 érables viennent contraster avec le rouge vermillon des bâtiments en pleine saison !
Une fois de plus, en venant en plein hiver, nous n’avons pas pu profiter de ce spectacle ; mais la dense forêt qui entoure le sanctuaire laisse imaginer la beauté du lieu lors du pic des feuillages.
Le sanctuaire se trouve en haut de longs escaliers en pierre. À ses pieds, vous trouverez ce petit restaurant qui ne paye pas de mine mais que je vous recommande chaudement pour un plateau de somen et de tempura à petit prix.
Et si vous souhaitez loger dans le coin, le Tounomine Kanko Hotel affiche un super rapport qualité-prix avec ses chambres traditionnelles japonaises et ses bains thermaux !
En termes de festivals, le Tanzan-jinja accueille le Kento Matsuri le 14 août durant lequel toutes les lanternes illuminent le sanctuaire. Pour plus d’informations sur ces événements, je vous renvoie à mon article dédié au matsuri au Japon.
Nara : entre Tsubosaka-dera et le Tanzan-jinja
La préfecture de Nara regorge de points d’intérêts. Je ne vais pas faire l’exercice de tous les citer ici, je m’en chargerai le jour où j’aurais arpenté le coin plus en profondeur.
Pour cet article, je vais me contenter de 3 points que j’ai notés qui sont situés à mi-chemin entre le Tsubosaka-dera et le Tanzan-jinja, des lieux parfaits pour s’arrêter en cours de route :
- Kofun de Kitora et Kofun d’Ishibutai : situés à 8 minutes à pied l’un de l’autre, ces deux sites historiques ne sont ni plus ni moins que des tombeaux. Si le défunt du premier n’a pas pu être identifié, le second est, lui, en revanche attribué à Soga no Umako, un membre très influent du clan Soga. Le Kofun de Kitora est célèbre pour ses fresques murales, tandis que le second se distingue par sa chambre funéraire composée de grands blocs de pierre.
- Inabuchi Tanada : de belles rizières en terrasse en pleine campagne japonaise, le genre de paysage que l’on adore !
Les temples de la préfecture de Nara
J’ai eu l’occasion de découvrir le Tsubosaka-dera et le Tanzan-jinja le temps d’un jour dans la préfecture de Nara. Bien que le timing était serré, cette journée m’a confirmé ce que je pensais : je veux arpenter les routes de Nara plus en profondeur et découvrir tous ses trésors !
Je sais d’ores et déjà que je reviendrai dans le coin au printemps, afin de découvrir, entre autres, le fabuleux Mont Yoshino en pleine floraison. Si vous ne savez pas de quoi je parle, lancez une petite recherche Google et vous allez vite comprendre.
Je repasserais bien évidemment par le Tsubosaka-dera et le sanctuaire Tanzan qui sont deux lieux emblématiques de la préfecture de Nara et que j’ai beaucoup aimé. Après les avoir découverts arbres nus et sous un ciel gris, j’ai hâte de voir leur visage printanier !
Comme un peu partout au Japon, lorsque l’on veut découvrir sa campagne, je ne peux que vous encourager à vous véhiculer. Si le sujet vous fait encore peur, je vous invite à lire mon article dédié à la location d’une voiture au Japon pour peut-être changer d’avis.
Enfin, je terminerai sur le fait que cette journée fut l’une de mes favorites de ce voyage au Japon en hiver. Bien que la météo n’était pas spécialement au rendez-vous, pouvoir profiter d’un tel calme dans de tel lieu n’a pas d’égal. Je ne pense pas avoir l’occasion de revenir au Japon au printemps de si tôt, du moins pas en 2026 c’est une certitude, mais je sais qu’un jour viendra !
Et vous, vous connaissiez le Tsubosaka-dera et le Tanzan-jinja de Nara ?