Assister à un tournoi de sumo à Tokyo : mon expérience

Assister à un tournoi de sumo à Tokyo : mon expérience

Assister à un tournoi de sumo à Tokyo : mon expérience

Je me souviendrais toujours de l’un des plus grands échecs de mon road trip en van de 3 mois au Japon en 2019 : lors de la planification de l’itinéraire, j’avais repéré un tournoi de sumo à Osaka, pile pendant nos dates. J’avais passé un temps fou à essayer de saisir comment me procurer une place, et j’avais fini par comprendre qu’il fallait que je me connecte sur un certain site, à une certaine heure. Celle-ci étant en plein milieu de la nuit, je m’étais préparée à veiller tard pour ne pas louper l’ouverture des billets.

Vous voyez la chose venir : je me suis endormie, devant mon ordi. Lorsque je me suis réveillée, en panique, 2h après l’heure fatidique, il était trop tard. L’événement affichait complet.

J’ai longtemps été bien dégoûtée de cet échec, qui aurait pu être évité avec un simple réveil, par exemple…

Et puis lors de mon voyage de 10 jours au Japon en 2020, j’ai réalisé trop tard que les dates correspondaient. Une fois encore, plus de places.

Depuis, je n’avais pas eu l’occasion de revenir au Japon pendant l’un de ses tournois de sumo. Aussi, j’avoue que je n’y pensais plus vraiment. J’avais mis cette activité dans la case des « trucs compliqués » (un peu comme le service de bagage takkyubin…), que je laissais de côté.

Et voilà qu’une occasion en or s’est présentée à moi en ce début d’année 2025 : dans le cadre de mon voyage de 4 semaines au Japon à l’hiver 2024-2025, j’ai choisi de retourner à Tokyo pour les 3 derniers jours, après 3 jours autour du Mont Fuji. Un soir, en discutant avec une amie, on se rend compte qu’elle part au Japon aux mêmes dates que moi, et que nous serons à Tokyo en même temps. Cette dernière y rejoint une amie japonaise qui lui a proposé de l’amener au tournoi de sumo Hatsu basho, et elle nous demande si on veut venir avec elles… Ni une ni deux, nous voilà intégrés dans cette journée, sans même avoir à gérer l’achat des billets !

En voilà une bien longue introduction, mais cet article est tout particulier pour moi : d’abord parce que c’est le dernier que j’écris à la suite de ce voyage, je vous ai tout raconté, je finis donc de me replonger dans mes souvenirs avec ce retour d’expérience ; et ensuite parce qu’assister à un tournoi de sumo à Tokyo fut une expérience que j’ai A-DO-RÉ (oups, j’ai spoilé).

Alors j’ai envie de m’appliquer, en espérant que vous y trouverez toutes les informations dont vous avez besoin.

Comment assister à un tournoi de sumo à Tokyo ?

Tournoi sumo Tokyo Japon

Il y a 6 tournois de sumo au Japon par an, dont 3 à Tokyo : le Hatsu basho en janvier (le tournoi du Nouvel An), le Natsu basho en mai (le tournoi d’été) et le Aki Basho en septembre (le tournoi d’automne). Les trois se tiennent à la grande arène Ryōgoku Kokugikan, située dans « le quartier des sumos », Ryōgoku.

Un honbasho (le tournoi de sumo officiel) s’étale sur 15 jours consécutifs, de 8h30 à 18h. Le niveau des lutteurs qui combattent dépend de l’heure de leur passage : le matin, ce sont les plus jeunes recrues, en fin de journée, de 16 à 18h, ce sont les grands champions.

L’arène propose deux types de sièges : les masu-seki, qui sont par 4 dans une petite « box », au plus près des lutteurs, au sol. Et les sièges classiques, en tribune, qui ressemblent à n’importe quels sièges de stade. Le prix dépend forcément du type de siège, mais aussi de leur proximité avec le dohyō, cette plateforme carrée, caractéristique de la discipline, où les lutteurs combattent. Le plan juste ici vous permet de voir les différentes zones : le 1F correspond au masu-seki, et le 2F aux sièges en tribune.

Le prix des différents billets est détaillé dans ce document-là. Ça va de 350 euros pour les masu-seki zone S, à 15 euros pour les sièges en tribune zone C. En d’autres termes : le honbasho est accessible à tous les budgets.

Tournoi sumo Tokyo Japon

Pour acheter des billets pour assister à un tournoi de sumo à Tokyo, plusieurs possibilités :

  • Sur le site officiel, où vous trouverez les informations pour chaque tournoi à venir (comme la date et l’heure d’ouverture de la billetterie) et l’accès à la billetterie lorsqu’elle est ouverte. Les billets sont à imprimer dans un 7-Eleven une fois arrivé au Japon.
  • Sur Klook : soit cette offre qui vous propose des places masu-seki en zone A, B ou C ;  soit celle-ci, qui vous propose des sièges en tribune en zone A. Les deux offrent l’accompagnement d’un guide anglophone.
  • Ou sur place, le jour même, le matin. La quantité est très limitée, et la queue se forme très tôt. C’est vraiment l’option de dernier recours, et il faut se dire qu’elle a de fortes chances d’échouer.

Tournoi sumo Tokyo Japon

C’est la première option que j’ai essayée en 2019. Et si vous avez lu l’introduction, vous avez compris une chose très importante : la billetterie ouvre un certain jour à une certaine heure, et si vous n’êtes pas au taquet, vous risquez de ne pas avoir de place. Alors ne faites pas la même erreur que moi : mettez un réveil, au cas où vous vous endormez…

Sinon, les offres de Klook sont plutôt intéressantes. Compte tenu des sièges proposés, je trouve les prix très corrects, en plus avec l’accompagnement d’un guide qui explique tous les tenants et aboutissants du tournoi et plus largement de la discipline.

Personnellement, n’y connaissant rien, j’ai été très contente d’être accompagnée de l’amie japonaise de mon amie qui nous a tout expliqué. C’est un monde à part, avec ses règles et ses codes bien à lui ! Et comprendre ce qui se déroule sous nos yeux rend forcément l’expérience plus impactante que l’inverse.

Mon expérience au Ryōgoku Kokugikan

Tournoi sumo Tokyo Japon

Et en parlant d’expérience, c’est le moment du bilan. Je l’ai déjà dit en introduction, alors vous ne serez pas étonnés, mais j’ai vraiment adoré assister à ce tournoi de sumo à Tokyo. Tout était génial : l’ambiance, l’immersion, les luttes, l’arène, les bières, … !

On voit la foule arriver au fil de la journée. L’arène se remplit petit à petit et l’ambiance s’échauffe au même rythme. Les deux dernières heures, pendant lesquelles les grandes stars font leur entrée, sont les plus animées. On sent qui sont les favoris aux cris des spectateurs et aux nombres de sponsors qui précèdent leurs venues !

Bien que nous étions en zone C, la visibilité était tout à fait correcte. Bon, le fait d’avoir un zoom 240mm aide aussi à bien y voir ; et d’ailleurs, pour les amateurs de photographie, c’est un pur régal.

Nous avons payé 31 euros par personne la place, ce qui est un tarif plus qu’accessible. Néanmoins, la prochaine fois je pense que je m’offrirai le plaisir d’une place en masu-seki !

Nous sommes arrivés en fin de matinée afin de profiter au maximum de l’expérience. Pour le repas du midi, nous avons dégusté un chanko-nabe, le fameux ragoût que les sumotoris mangent en très grande quantité pour prendre du poids et gagner en force. C’est au sous-sol de l’arène que l’on peut venir prendre un petit plateau accompagné d’un peu de riz, en mode cantine.

Mais si vous n’êtes pas tenté, d’autres stands se tiennent à l’intérieur des locaux, comme des frites et des nuggets, et bien sûr de la bière.  Ces derniers servent sur des plateaux que l’on peut prendre avec nous dans les gradins. On enchaîne d’ailleurs pas mal les allers-retours entre nos sièges et les stands tout au long de la journée !

Tournoi sumo Tokyo Japon

Je n’avais jamais réellement vu de sumo avant ce tournoi. La discipline étant peu répandue en dehors du Japon, j’avoue n’avoir eu jusqu’à maintenant qu’une vague ici de ce qu’elle est. J’ai donc tout découvert lors de cette journée, notamment le système de classement et tout ce qui l’entoure ainsi que les rituels qui trouvent racine dans le shintoïsme.

Parmi eux, ceux qui m’ont le plus marqué sont la purification au sel (les lutteurs lancent des poignées de sel sur le dohyō afin de le purifier), les intimidations (chacun tente de déstabiliser l’autre avant le combat en montrant ses capacités, par exemple avec les levées de jambe), et le tachi-ai qui est le lancement du combat, dès lors que les deux touchent le sol avec leurs poings. Ce qui étonne ici, c’est que lors d’une rencontre entre deux sumotoris, ces rituels prennent plus de place et durent bien plus longtemps que le combat en lui-même !

J’ai d’ailleurs été aussi très impressionnée par l’intensité des luttes : bien que courtes, voire très très courtes, on sent la puissance déployée. Et au plus les lutteurs sont hauts gradés, au plus les luttes sont intenses.

Tournoi sumo Tokyo Japon

Et les autres tournois de sumo au Japon ?

Comme indiqué précédemment, il n’y a pas qu’à Tokyo que l’on peut assister à un tour de sumo au Japon. Sur 6 dates du honbasho, 3 se déroulent hors Tokyo : le Haru basho (le tournoi du printemps) se tient à Osaka en mars, le Nagoya basho (le tournoi de Nagoya) se tient, sans surprise, à Nagoya en juillet, et le Kyūshū basho (le tournoi de Kyūshū) se tient à Fukuoka en novembre.

En gros, il y a un tournoi tous les 2 mois :

  • janvier à Tokyo,
  • mars à Osaka,
  • mai à Tokyo,
  • juillet à Nagoya,
  • septembre à Tokyo
  • et novembre à Fukuoka.

Pour consulter le calendrier des tournois et voir si l’un d’entre eux correspond à vos dates, rendez-vous sur le site sumo.or.jp. Pour vous procurer des billets, ce sont les mêmes options que pour Tokyo qui s’offrent à vous. Néanmoins, il y a moins d’offres sur Klook, je n’ai trouvé qu’une pour le tournoi de Fukuoka, rien pour ceux d’Osaka et Nagoya.

Tournoi sumo Tokyo Japon

Outre les tournois de sumo, il est aussi possible d’assister à des entraînements ou spectacles dans ces différentes villes, ce qui est une option très intéressante si vos dates de voyage ne correspondent pas à celles des tournois.

Vous pouvez par exemple assister à un entraînement matinal à Nagoya, goûter du chanko nabe et voir un spectacle de sumo à l’écurie Ochi Izumi à Osaka ou aller au Sumo Hall Hirazuka Osaka pour un autre type de spectacle.

À Tokyo, les activités autour du sumo ne manquent pas non plus. Spectacle de sumo à Shinjuku ou spectacle avec cuisine raffinée à Asakusa, entraînement matinal non loin du Jardin Kiyosumi ou entraînement matinal à Ryogoku,… Les offres sont nombreuses, vous avez clairement l’embarras du choix.

Cela fait longtemps que je songe à assister à un entraînement, et j’en ai d’autant plus envie maintenant que j’ai vécu l’expérience d’un tournoi de sumo à Tokyo.

Mon prochain séjour étant consacré à Kyushu, juste après le Kyūshū basho (pas de chance !), j’ai cherché des entraînements à Fukuoka, mais je n’en ai pas trouvé. Ce sera donc pour une prochaine fois !

Tournoi sumo Tokyo Japon

Et vous, vous avez déjà assisté à un tournoi de sumo à Tokyo ou ailleurs au Japon ?
Est-ce une expérience qui vous tente ?

Une réponse à “Assister à un tournoi de sumo à Tokyo : mon expérience”

  1. moanaroa dit :

    Merci pour cet article très complet : pour ma part, j’ai déjà rassemblé pas mal de documentation et renseignements pratiques pour assister à un tournoi : le vôtre vient le compléter. En effet, je pars sur Kyushu en novembre 2026 pendant 1 mois, et bien sûr, le tournoi de Fukuoka est sur ma liste, la date de resa des billets, étant déjà connu ! Pour bien m’y préparer, j’ai aussi acheté le récent livre « La voie du sel » de Ash Warren qui explique bien le « Sumo » et sa culture. Et cerise sur le gâteau, j’assisterai au 1er tournoi de Sumo de Paris en juin 2026 (place très très chères !mais bon ! ) Bref, je suis fan !

Vous avez aimé cet article ? Vous avez une question ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Rechercher un article